J’ai l’impression d’avoir écouté des choses très différentes cette année… des disques un peu confidentiels d’amis (Witold Bolik, Orso Jesenska, Lionel Fondeville avec Jeffrey Bützer, Carton Sonore, Klimperei), les productions régulières des stakhanovistes de la folk (Bill Callahan, Will Oldham, Mark Kozelek), des nouvelles tant attendues de groupes chéris (Dean Wareham, Mazzy Star). En bref, un peu plus d’une trentaine d’albums qui m’ont apportés leurs lots de bonheurs musicaux
Cet album donne une impression de simplicité et d’évidence. Je m’imagine qu’Ira, Georgia et James se sont enfermés juste pendant quelques jours dans une vieille ferme et que les morceaux sont sortis comme ça, à la cool. La production de John McEntire est parfaite (à l’inverse de celle de Jeff Tweedy sur le disque de Low), boostant la batterie en nous faisant ressentir chaque coup de mailloche et en repoussant au fond les guitares et les voix qui sonnent pourtant incroyablement nettes.
2. Bertrand Belin – Parcs
Franchement ce garçon me bluffe, il créé une densité de son incroyable, une dynamique musicale tendue, tout en gardant un trait de pinceau sobre et léger. Je trouve ainsi son album « Parcs » bien supérieur à la production annuelle de l’ancien tenancier de Smog, qui squatte pourtant les tops officiels avec son disque un peu tiédasse.
3. Mazzy Star – Seasons of your Day
Cet album n’a certes rien de fulgurant, mais il y a peu de sensations qui furent aussi plaisantes pour moi que de me lover à nouveau dans leur musique, comme si je les avais quitté quelques mois auparavant, alors que cela faisait 16 ans (16 ans !!!).
4. Olöf Arnalds – Sudden Elevation
Cette artiste, qu’un ami m’a fait découvrir, distille quelque chose de magique dans sa musique qui me fascine. Certes cet album contient quelques morceaux un peu plus faibles, mais le bonheur de se plonger dans les arpèges de « German Fields »que viennent surplomber les couches de la voix d’Olöf a eu peu d’équivalent musical pour moi cette année.
5. Carton Sonore – Kind Regards form the Land of Wander
J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de cet album. J’en remets une petite couche ici parce que j’ai l’impression touchante que ce disque a été conçu de manière un peu artisanale par Pierre qui a sollicité des amis pour y jouer… et le résultat a une grâce qui dépasse la somme des contributions de chacun.
6. Laura Veirs – Warp & Left
Rien de bouleversant à priori dans ces chansons qui évoquent des territoires – une fille toute seule qui chante - largement explorés (Lauren Hoffman, Chan Marshall, Lisa Germano ou Shannon Wright…). Mais tout est là, depuis la maîtrise des arrangements subtils jusqu’à l’émotion de la voix, en passant par l’énergie folle qui se dégage du songwriting, alors on ne va pas gâcher notre plaisir !
7. Orso Jesenska – Un courage inutile
Julien livre simplement un album beau, intelligent et sensible. Il nous parle de son intimité qui devient alors un peu la nôtre…