C’est un disque que l’on va prendre sur sa pile de disques sans véritablement en attendre grand chose. La pochette est austère, le nom de l’album nous rappel un thème pas très jovial sur Arte, non rien normalement pour nous amener à écouter ce genre de disque un Dimanche matin, jour du seigneur, mais surtout du repos dans la gaité.

Nous arrivant de Montréal ce disque a la senteur des grands espaces froids, la rugosité des rapports humains quasi inexistants quand vous habitez le plus loin possible de toute ville. « Documenta » est juste le disque incroyable d’une sorte d’ermite, car comment écrire de telles chansons belles et aussi étouffantes à la fois, sans avoir un degrés de communication avec les autres quasi inexistant.

Les chansons sont comme écrites pour les étoiles, dans une nature froide mais pure. Elles sont portées par des instrumentations évitant de mourir dans des zones sombres, sachant y inclure la petite dose de lumière, comme pouvait le faire REM dans ses grandes années (« I Was Th Sky » est juste une chanson à tomber….du ciel). On oublierait presque de vous parler de cette voix poignante sans jamais être démonstratrice à outrance. Car Fred Woods à des sanglots dans la voix, mais avec une fierté sans commune mesure, il sait les retenir, laissant passer juste ce qu’il faut d’émotion.

Ce disque est presque un manifeste dans la pureté, dans l’écriture, les arrangements, l’instrumentation (j’ai rarement entendu un basse trombone utilisé avec autant de discernement) et dans son agencement. Car si il y a bien un reproche à faire à pas mal de disques, c’est l’ordre dans lequel les chansons nous sont proposées. Ici on touche à la perfection, les titres sont comme des marches pour toucher encore de plus prêt le ciel. Je ne suis pas prêt d’oublier « Schools » « Darkstar » « Rebuilt »…..toutes les chansons d’un album qui irradiera par sa beauté, un Dimanche plus tout à fait comme les autres.

Magistrale