C’est un mail comme je peux en recevoir des centaines par semaine, un mail me proposant de découvrir Elvy et son nouvel album « Pour Esmé,avec amour et abjection », titre tiré d’une nouvelle de J. D. Salinger. Nouvel album, et non premier, car Elvy n’en est pas à son gallot d’essais, une discographie conséquente s’offrant à nous, comme les pâquerettes à nos yeux charmés le printemps arrivant.
Dés les premières notes le charme opère, et pourtant rien ne nous prédisposait à une telle rencontre, notamment cette pochette montrant un enfant au bout d’un tunnel probablement celui d’une aire de jeu, un tunnel de jeu plutôt que de terreur, une vision presque Kubrickienne. S’accompagnant au piano, Elvy nous offre des chansons bouleversantes, magnifiées par la voix de celui ci, voix fragile, légèrement froissée, prodigieusement poignante.
L’album se compose de 12 pièces musicales, alternant chansons et instrumentaux. Les mélodies sont imparables (l’enchainement song#2 et instrumental #2 est d’une magnificence rare). Pas d’effet de manche, pas de production outrancière, le disque semble presque brut, enregistré d’une traite, captant l’émotion brute de ces chansons dans lesquelles l’amour n’est pas toujours un jeu facile.
Comme cantonné pour le moment à un anonymat étonnant, Elvy devrait rapidement trouver sa place dans la discothèque des ramantiques qui sommeillent en nous. Un attrape cœur.