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Entretien avec Olivier Arson. Français exilé à Madrid, il est l’homme derrière TERRITOIRE, auteur d’un album intense sorti l’an dernier. « Ton père », l’un des morceaux de l’album, figure sur le 28e volume des compilations A Découvrir Absolument.

A Découvrir Absolument : Les textes sont marquants sur cet album de TERRITOIRE, tout en gardant leur part d’énigme. Et la manière de les dire, murmurer, crier, l’est tout autant. Je rapproche ça un peu du travail d’Arnaud Michniak ou de Fred Roman (Non Stop). Peux-tu expliquer ces choix en matière d’écriture et de diction ?

Olivier Arson : En fait, ces textes récités étaient des guides pour le groupe Lisabö, qui devait faire les voix. Mais finalement pour des questions de calendrier, ça n’a pas pu se faire. Petit à petit, j’ai commencé à aimer la froideur de la récitation, que j’avais découverte à l’époque de Diabologum. Et dans le même temps, c’est devenu indispensable pour moi de m’exprimer en français.

ADA : Les titres des morceaux, album, groupe font, il me semble, notamment référence au sacré (mandorle, vesica piscis, autodafé...) et au naturel (Territoire, Désert du Namib, Blanc...). Quels liens tissent-ils avec ton travail ?

OA : Un des thèmes du disque est ce qu’il peut se cacher derrière la foi, quand on perd la foi. De là, les références à la religion. La pochette est également un tableau de Picabia qui s’appelle La Sainte Vierge. La nature, ça m’intéressait, mais alors pas du point de vue romantique, plus comme quelque chose d’hostile et conceptuel, un contexte dans lequel on peut sortir et rentrer.

ADA : La musique entre ambient, post-rock, silence est très travaillée sur l’album. Envisages-tu de jouer ces morceaux en concert ? Si oui, quels seront les partis-pris ?

OA : Nous avons commencé les répétitions il y a quelques mois. L’idée c’est un commando de 3 personnes (batterie, guitares, clavier) et on reprend les morceaux presque de zéro, sans vouloir recréer le disque. On cherche quelque chose de plus physique, plus violent, sans rien de pré-enregistré, et en se communicant du regard. Pas de date de prévue pour l’instant ; on prend du plaisir au local, on verra quand on sera prêt. Une tournée en France, j’aimerais beaucoup.

ADA : Tu as une formation de musicien ? Sinon comment en es-tu venu à la musique ?

OA : Pas de formation de musicien, je suis tombé dans la musique très jeune avec un 303 (ndlr : Roland TB-303, synthétiseur mythique du début des années 1980), et puis ça s’est jamais arrêté.

ADA : Je sais que tu résides à Madrid, mais peux-tu nous raconter comment se sont faites les rencontres avec Abel Hernandez (Migala / El Hijo), qui produit l’album et Miren Iza (Tulsa), qui chante sur le disque ?

OA : J’ai rencontré les deux au travers du groupe McEnroe dans lequel je joue également. Abel avait produit notre avant-dernier disque, et Miren est une collaboratrice habituelle. Deux rencontres magnifiques.

ADA : D’autres collaborations / projets à part McEnroe ?

OA : Beaucoup ! La semaine prochaine, on enregistre un disque collaboratif avec tous les artistes qui gravitent autour de notre label Enveloppe Collective aux studios Red Bull de Madrid. Avec TERRITOIRE, il y a le projet de sortir des versions alternatives des morceaux de Mandorle et en avril une résidence à Séville avec un orchestre symphonique. Et puis à titre perso, en mars une tournée aux États-Unis avec Tulsa, le groupe de Miren.



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