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Il n’est jamais facile de trouver dans une musique le degré d’auto dérision, et cette incapacité à jauger peut engendrer des quiproquos sources d’une brouille définitive. Qui saura trouver le résultat d’une éducation sans faille dans l’œuvre du fils de Françoise Dolto, qui comprendra la souffrance capillaire d’un Florent Pagny, qui arrivera à percer le probable génie sans bouillir de Sébastien Tellier, et puisqu’il est question de lui aujourd’hui, comment savoir si Antoine Pesle n’est pas une émanation avec son « Elle » de Patrick Coutin version électro vintage ?

Car ce EP est bien ficelé comme dirait mon boucher en me préparant un rôti. Les accroches sont aussi séduisantes et malignes pour nous que peuvent être les perles au bout d’une ligne pour un ban de sardines. Très marqué par Moroder et toute la vague French Touch du début des années 2000, Antoine Pesle arrive à amener ce que Houellebecq avait amené à cette musique, un rien de désuétude, de folie lexicale, de bonheur du bon mot dans le bon son, jouant au chat et à la souris avec un Grand Popo Football Club halluciné par autant d’audace.

C’est Kitsch, parfois désuet si on prend cela de but en blanc un matin ou le train est en retard et que le fisc vous demande de régulariser une situation inacceptable, mais quand l’air et léger que le week end semble distendre le temps et que la seule préoccupation notable sera de savoir si le champagne servira pour une Kir royal ou d’accompagnement à une volaille, là Antoine Pesle avec son « Amour Lemon » s’offrira à nous comme la cerise sur le gâteau à la cuisson parfaite, car tout est une question de degrés.




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