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Si l’ASSE a frolé la descente, Saint Etienne est en passe de devenir une plateforme de la musique d’ici, mais une plateforme circulaire roulant sur elle même avec le même équipage, et aux commandes le même Mickael Mottet aka Angil. Lançant la mode des fusions, avant même la crise, Mickael répond à un besoin de traverser les courants. Comme le jeune homme a pas mal d’amis, il préfère créer avec eux, que de se limiter à une bouffe sympathique, mais pas trop productive. Après une alliance avec Broadway, Angil se connecte aux cerveaux torturés de Deschannel, pour ce projet du nom de Jerri. Si l’ouverture (Go Fight Your War) laisse à penser que ‘on va aller au combat, et qu’il ne sera fait de cadeau à personne, sortant non pas les oriflammes mais la mitrailleuse et le porte voix destructeur. Avec Jerri, la rencontre vire à la bataille sonore, une alliance servant de bouclier pour démonter les passerelles, construisant du solide à la place. On sent Angil plus à l’aise dans ce répertoire plus « rentre dedans », alliant son spoken word précis et sec à la fois à une musique plus rêche, plus rock, plus hermétique à la moindre aspérité de production surfaite. Jerri est comme un aimant absorbant tout, mais recrachant ce qui pourrait ne pas être retraité, se servant de ce surplus pour habiter les vides. Sauvage (MIA), tout à la fois rock ou rap, Jerri donne à Angil le droit de se lâcher et de montrer un talent inimitable, car derrière l’auteur de « Teaser For Matter » se cache un vrai animal, travaillant ici en collectif. Après Toulouse, Bordeaux et Lyon, Saint Etienne fourmille ses armes pour des saisons musicales de plus en plus intéressantes.




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