> Critiques > Labellisés



« Tu commences a nous gonfler avec ton barbu neurasthénique qui chante sa laideur avec des musiciens de chez buffalo grill au chômage technique, en pleine crise de la vache folle » disent souvent les gens de mon entourage, que j’arrive à supporter une soirée. C’est vrai que j’ai toujours tendance à finir mes soirées avec un disque de will Oldham, un « Hope » un « Viva Last Blues », noyant la tristesse du départ dans un cognac criant ma bienvenue à un chien imaginaire. Je vais assurément surprendre mes amis avec ce nouveau disque « Beware ». Depuis quelques disques Will Oldham a prit l’habitude d’inviter des musiciens sur ces disques. Pas toujours super fins, ceux ci proposaient des relectures des œuvres de Palace, ou de nouvelles compositions qui ne laissaient pas toujours un souvenir impérissable. Il fallait attendre de les entendre avec Will Oldham seul avec sa guitare et sa barbe pour en apprécier les contours, les saveurs. Avec « Beware » la mutation semble être parfaitement opérée, et le nouveau BPB est né. Il y chante toujours son malaise, ses frustrations, ses histoires de morts dans les commodes de nos âmes, mais le barbu y met les formes. Nous avions de quoi être inquiet à la vue et à l’écoute du clip de « I’m Goodbye », clip pendant lequel un will Oldham au regard malade se ballade avec un maillot à l’effigie du drapeau turc sur le dos. L’inquiétude sera levée dés « You Can’t Hurt Me Now », chanson miraculeuse nous rappelant le meilleur de Tarnation. Plus détendu, incorporant des cuivres soyeux (l’influence de Beirut ?) loin des appels à la meute de certains disques, BPB décroche avec « Beware » son standard pour le grand public, son disque serein, un disque véritablement ambitieux mais jamais alourdi par une surcharge d’effets, ayant comme liant avec le passé un « There Is Something I Have To Say » erratique, étonnant dans ce contexte de changement. J’ai maintenant mon disque de will Oldham pour accueillir mes invités. Etonnant pic dans cette discographie pléthorique.