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Newport Folk Festival, Rhode Island, USA.

Newport Folk Festival. Newport, dans l’Etat du Rhode Island. Newport, USA. Le Newport Folk Festival, celui qui court depuis 1959 malgré une interruption dans les années 70 et jusqu’au milieu des années 1980. Celui fondé par Pete Seeger, par George Wein notamment. Celui de Joan Baez, de Johnny Cash, d’ Howlin’Wolf et plus récemment des Pixies et de Wilco. Celui de Dylan et de sa trahison électrique en 1965. Désormais Dunkin’Donuts Newportfolkfest. ADA conserve trois images fortes de cette édition 2007 (3-5 août 2007). Rapide instantané de ces trois moments.

Instantané #1. Newport Casino, International Tennis Hall Of Fame. Linda Ronstadt.

Linda Ronstadt traverse les années et redéfinit les genres musicaux. Grammy, Emmy, Tony et disques multiplatinés. Des 70s jusqu’à aujourd’hui, plus de 87 millions d’albums vendus, dans son cas les chiffres signifient. Une icône de la musique populaire américaine. Une icône pop, rock, folk. Une icône de la musique latino-américaine. Ce soir, une icône qui subit une interruption de concert de plus d’une demi-heure. La régie a sauté. Retour pour près de deux heures de set. Des standards de la première et de la seconde moitié du vingtième. Un hommage rendu à Cole Porter, Smokey Robinson, Jimmy Webb, Randy Newman, Dolly Parton, Emmylou Harris, la Motown et un panorama de son répertoire. "Blue Bayou", "Adios", “Just One Look”, “Feels Like Home”, “Desperado”, “It’s Too Soon To Know”, “High Sierra”... Un set chirurgical, des vocalises maîtrisées. Un patrimoine rendu public un soir d’août sur un court de tennis dont le tableau de marque rappelle la victoire récente de Santorro. Jeu, set et match Ronstadt pourtant.

Instantané #2. Newportfolkfest, Harbor Stage, M. Wainwright, S. Wainwright & L. Wainwright-Roche.

Moment de communion musicale et familiale en cette journée d’août ensoleillée dans le Fort Adams. L’Harbor Stage. S’y présente Sloan Wainwright la plus jeune soeur de Loudon Wainwright et tante de Rufus, Martha et Lucy. Flanquée de ses deux nièces, Sloan Wainwright se souvient de ses années Greenwich Village et puise au pot commun des chansons intemporelles ("Mercy, Mercy Me", "Ring Of Fire"...) et à celui plus personnel de ses sept albums. En maîtresse de cérémonie elle introduit de sa voix profonde de contralto celles avec lesquelles elle partage visiblement plus que la génétique. Les trois femmes chantent tour à tour. Martha se livre, joue à l’os les titres de son album homonyme et explore les possibles d’une voix déjà entendue en ce même lieu mêlée à celle de son père plusieurs années auparavant. Lucy séduit, en appelle à l’humour et trace sur le motif les lignes d’une écriture folk délicate. Le concert se clôt par une chanson chorale "I’m So Lonesome I Could Cry " (Hank Williams). La scène vide de cette famille à laquelle on souhaiterait appartenir, on en saisit -dans la chaire- les paroles.

Instantané #3. Newportfolkfest, Harbor Stage, The Nightwatchman.

The Nightwatchman s’avance en plein jour sur l’Harbor Stage. Visiblement désireux d’en découdre, visiblement heureux de jouer ici et maintenant la dernière date de sa tournée. Tom Morello aimait déjà beaucoup faire des bonds du temps où il tenait (très haut au niveau du buste) la guitare dans Rage Against The Machine. Sous l’identité de The Nightwatchman il a sauté le pas d’un songwriting folk épuré. “I’m The Nightwatchman and this is a one man revolution” hurle-t-il dès les premières secondes. Près de quatre mille suivront durant lesquelles Morello jouera les titres de son premier album solo One Man Revolution ("Flesh Shapes The Day", "The Road I Must Travel", "One Man Revolution"...), des protest songs plutôt bien charpentées qui empruntent à Woody Guthrie. Morello conclut d’ailleurs son set par "This Land Is Your Land" reprise par une bonne centaine de jeunes adultes conquis. Un concert puissant un rien terni par le marxisme parfois à la truelle de Morello (un de ses titres illustre d’ailleurs le Sicko de Moore...). "Whatever It Takes " est-il inscrit sur sa guitare...



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