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  • 8 janvier 2008 /
    Nicholson
    par lui même

    réalisée par gdo

1. Un si bel accident

— L’idée était d’évoquer les hasards et accidents heureux qui arrivent lorsque l’on travaille sur une chanson. C’est ce que l’on attend toujours du processus de composition, tomber sur le truc improbable qui nous amène dans une direction inattendue. J’en ai profité pour citer Charles Itandje dans la chanson, gardien de but du fc Liverpool – ce qui n’est pas une mince affaire, à priori !!

2. un supplément d’âme

— composé façon daho vs new order. C’est un titre assez ancien qu’on jouait en version folk sur scène, en faisant une cover de J’aime regarder les filles de Coutin à la fin. Il y a un côté funky/cheesy sur le titre que l’on est assez content d’avoir obtenu.

3. Icônes

— inspiré du portrait photo de James Dean avec le pull remonté sur le visage et les cheveux en bataille. Cette photo a été reprise de nombreuses fois et elle est devenu un gimmick des photos de “célébrités”. Un jour de lecture chez le médecin, j’ai du tombé sur une photo d’une micro-star de la star ac ou de la nouvelle chanson française avec son pull remonté sur son visage, ça m’a fait tilt et j’ai pensé au quart d’heure de gloire de Wahrol, à cette manière de mettre en avant sa fragilité, de communiquer ses états d’âme, bref tout ce que je n’aime pas dans la chanson française. La dessus, on a rajouté une musique 70’s clairement gainsbourienne avec une basse vraiment terrible.

5. Les rastas et les punks

— piquée au hasard d’une bio de Gainsbourg, cette phrase m’a de suite amené vers les clash, j’ai trouvé un riff de guitare sur le couplet qui ne tournait que sur une basse reggae, la dessus germain trouve un refrain piano à la beatles. Nous voilà parti sur un morceau meltingpot. Je sors des sons de sirène d’un synthé sh101, sample un vinyl de reggae pur jamaique avec la voix d’un gars halluciné, mets dans mon texte ce qui a compté pour moi dans mon “éducation” musicale : vince taylor, sid vicious. Je repense au rolling stones et leurs mésaventures avec les hells angels, je repense à la face noire du rock des années 70.

6. nicholson 2007

— C’est parfois agréable de travailler sans construire un titre autour des inévitables couplet/refrain, du coup ça donne des morceaux de 2mn, des bandes sons, des musiques de film, des jingles. Je pense souvent aux jingles des groupes de hip hop, et j’aime bien dans un album de chanson-pop retrouver cette idée.

7. un type en sale état

— Un titre ancien, que l’on n’avait pas mis sur le premier album ; nous n’avions pas trouvé le truc pour que ça sonne. Vu le texte (pas très gai), on voulait éviter une musique tristoune, pathos, on a fait un truc plutôt spleen, mélancolique avec des mandolines qu’on a piqué à Kid Francescoli (villa borghese). C’est sans doute l’unique et dernière chanson ou je fais de l’introspection.

8. dieu pardonne, pas moi 2007

— Germain a repris un thème présent sur notre premier album, et en a fait une version plus détendue, plus morriconienne (la première version envoie pas mal les guitares disto). J’ai rajouté simplement à la voix une phrase (qui est le titre de la chanson) ; on fait de la chanson, mais l’envie de musique “de film” est vraiment forte. Sur chaque album, on compose toujours 2/3 instrumentaux, que l’on joue d’ailleurs sur scène.

9. La femme sans tête

— L’instrumental de l’album !!! Un couplet 100% réalisé par germain et un refrain 100% réalisé par moi. C’est vraiment sur ce genre de titre que tu perçois l’intérêt de travailler à 2. On retrouve ici l’idée d’accident heureux, on est parti dans un plan “pink floydien” accentué par la reverb sur la basse, les shakers sur le refrain. L’idée du titre nous est venu en rentrant du Luxembourg après un concert au Dqliq (chouette club à Luxembourg). Pendant 700km, on a écouté seb schuller. Arrivé au studio à Marseille, j’ai mis des petits bruits partout dans la chanson, qui sont des découpages de prises de guitares, et on a fait un truc très down tempo. Quand au titre du morceau, c’est tout simplement le nom d’un court d’eau que l’on passe sur l’autoroute Luxembour/Marseille, situé vers le plateau de Langres.

10. (et en plus, faudrait que je m’habille comme) les Strokes ?!!!

— Germain a réalisé quasiment toute la musique de cette chanson, le thème de rhodes, la structure. C’est bien (très bien même !!) mais ça sonnait trop Air à mon goût. Sans touché à la musique, j’ai essayé de rajouter un texte second degré. En me disant qu’à part Dutronc ou Katerine, l’humour un peu fin, ce n’est malheureusement pas ce qui va tuer la chanson française ... La dessus, je pense à ces jeunes gens en pantalon slim, et imagine ce que doit être la vie d’un jeune de 18 ans qui se met à faire du rock entouré de vieux cons de 45 ans qui lui expliquent comment casser sa guitare par terre, tout en matant les fesses de sa copine.



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