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  • 10 novembre 2009 /
    Mendelson
    “personne ne le fera pour nous”

    rédigé par gdo
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Les animaux politiques qui nous gouvernent en sont des exemples, la frontière est ténue entre le voyeurisme et la sincérité dans l’exposition de soit et de sa vie. Il est toujours plus facile de conter l’histoire des autres, car face à sa propre histoire le nerf de la surévaluation à le pouvoir d’en rajouter. Mendelson, n’a pas la mentalité d’en étaler, car chez eux on est plus dans le cinéma de Ken Loach ou de Pialat, c’est brut, parfois dur, mais tellement vrai. Personne ne le fera pour nous porte bien son titre, car qui parlera mieux de Mendelson qu’eux-même, une sience du détail l’emportant même. Ecouter 1983 c’est faire une expérience nouvelle, c’est de trouver l’équivalent du grandiose sisters des Tindersticks. Ecouter Mendelson c’est devenir les amis de personnes que nous ne connaissons pas, une rencontre naturelle. Véritable socle à une étude sociologique de nos banlieues sans les traumas et les clichets, Personne ne le fera pour nous, est une écriture proche des romans ruraux du milieu du siécle dernier, des romans de retour après le cahos, Entre Louis Chedid et la sécheresse d’Hyvernaud, Mendelson n’a pas son pareil pour casser les échelles de valeur que le conditionnement fini par nous forcer à avoir. Les chansons n’en sont pas, ils sont à l’image de la transmission orale des textes qui n’évitent pas le danger. Tout un programme que ce disque que nous pourrions écouter en sirotant un diabologum, jouant à l’élastique avec une mémoire bien remuée. Neil Young n’est pas départi de son ombre, encore moi les machines, car le temps est venu pour Mendelson de prendre son temps, de s’arranger avec la honte. Grand disque quasi purgtif, ce disque est un livre ouvert, l’encre y est encore fraiche et les souvenirs sont les enluminures d’un naufrage haut de gamme. La flamboyance du détail, ou la chronique de ces vies qui nous déchirent. Magistral.