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L’autoproduction a ses limites.. Le coût en est un. Mais le manque de moyen transcende les imaginations. Sophia & Moi, avant d’être de la musique (pas d’échelle de valeur, c’est dans l’ordre des choses) est un objet indescriptible et fragile, réalisé patiemment à la main, responsabilisant derechef encore plus l’auditeur. Une diapo, des titres collés sur du papier kraft rehaussé d’une note explicative, s’alimentant de l’image pour appuyer la musique, jusqu’à "Transposer la démarche artistique de David hockney". Treize minutes de musique pour cinq morceaux, illustrés vocalement, là où d’autres ne laissent que le son. La voix, est en retrait, elle se trouve au fond d’une cave capitonnée, à peine troublée par une basse quasi orpheline. (super 8 seasons greetings) s’accorde une violation sonique. Capter l’air du temps (Bipolar affective disorder) y parvient, marchant involontairement sur les plates-bandes des Liars, mais dans l’enfermement. New york encore, pour le très Télévision (gazes). On jurerait des demos de Tom Verlaine. Les morceaux passent et le son n’est toujours pas créateur d’image. Mais surprise, frisson (je suis partial, c’est un de mes films préférés), Bardot, Piccoli, Godard, le Mépris, avec Delerue et Sophia & Moi. À l’instar de Diabologum, ils calquent de la musique sur un dialogue, bande-son lointaine (volontaire ou non) à contre-courant de cette escapade rapide et sans temps mort. Sans fulgurance, mais avec intelligence, sans surprise mais avec une démarche pensée, Sophia & Moi devrait visuellement supporter et transformer une musique carrée. Écoutez pour voir !




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