26 octobre 2025 / Satané changement d’heure, alors que le réveil est encore assoupi, les rayons du soleil viennent déjà caresser mes paupières, pour un bain de lumière malheureusement amputé pour le soir venu. Alors comme c’est un pied lourd qui me portera en sortant de mon futon occidentalisé, il me fallait quelque chose d’à la fois doux pour ne pas enclencher ma mauvaise humeur, mais en même temps quelque chose de suffisamment punchy pour ne pas me laisser dans l’état d’un ado circa 2025 lobotomisé par son téléphone portable. J’ai alors, enclenché le dernier volume de nos compilations, activant le shuffle (si tu n’es pas né à l’époque du premier ipod, tu as le droit de te servir de google). Je suis alors tombé sur Blue Moon, caresse chaude comme sortie des faubourgs de Londres, entre lascivité éreintée et envie d’en découdre. De titre est l’œuvre de Wavepool, quintet rouennais qui aligne comme un certain Jean-François Beltramini un soir de match contre Nancy, les pépites, entre dream pop (pour mieux me sortir du lit en douceur) et shoegaze vaporeux qui réconcilirait les fans divorcés de Ride et des Cocteau Twins pour des fiançailles du plus bel effet, pouvant même leur offrir un ticket d’entrée pour le Bang bang bar. Comme un guide du savoir vivre pour ne pas mourir d’ennui, Wavepool tisse sa toile avec Crayola pour mieux nous emprisonner dans celle-ci, telle une couette dans laquelle nous aurons chaud, et dans laquelle nous lutterons avec l’énergie du désespoir, mais aussi la fausse passivité du syndrome de Stockholm pour mieux amadouer notre geôlier. Un EP plein de promesses déjà bien affirmées, qui trace plusieurs traits aux particules s’éloignant du centre pour mieux chasser le vide. Un (r)éveil musical salvateur qui pourrait annoncer des soirs haut en couleur pour cette musique qui sait relever la tête pour regarder l’arc-en-ciel qu’elle parvient à dessiner.