23 octobre 2025 /01. HOW TO BLOW UP A TIMELINE
Une chanson basée sur le fait que l’humanité est malheureusement capable de détruire à peu près tout sur son passage. Le titre est inspiré du livre (et du film) How to Blow Up a Timeline et de Terminator, le film de James Cameron. Le narrateur se demande s’il n’est pas entouré de Terminators dont le seul but serait de détruire la planète, ce qui expliquerait l’état actuel du monde et les actions des capitaines d’industrie et de gens au pouvoir qui seraient donc des robots.
C’est une chanson plutôt catchy et ‘porteuse’ malgré le ton assez sombre des paroles. Il y a même un clin d’œil à Springsteen dans le chant et le morceau contient un petit hommage à la BO de Terminator composée par Brad Fiedel mais en 8bit.
I resist, I create, you profit, you destroy, you are a cyborg bent on killing all life-forms
02. YOUR PRINCESS IS IN ANOTHER CASTLE
Your Princess is in Another Castle est une chanson féministe sur les femmes considérées comme des trophées ou comme ayant besoin des hommes pour les ‘sauver’. Le titre est basé sur une phrase du jeu Super Mario Bros sur NES/Nintendo. La chanson est écrite du point de vue de la princesse qui en a marre d’être vue comme une demoiselle en détresse et dit aux princes, grenouilles, sorciers et autres plombiers d’aller se faire voir.
Musicalement c’est un titre qui sonne un peu comme du Stone Temple Pilots, Silverchair ou Helmet des 90s avec Julie et Ben qui se partagent le chant. Probablement notre chanson la plus heavy (en Drop-D tuning) grâce à l’omniprésence de la basse pleine de fuzz de Julie partout sur le morceau (ce qui fait sens aussi avec le thème).
My good sir knight you got the wrong address, it’s when I see your face that I’m in distress
03. CROCODILE
Crocodile est une chanson antispéciste qui parle d’un homme qui veut devenir un crocodile (parce que je pense que c’est le désir secret de tout le monde, non ?). Les paroles sont inspirées à la fois par la chanson Caribou des Pixies (qui, j’en suis sûr, partage le même concept sauf que Frank Black se voit caribouuuuuu) et par l’épisode de la série Black Mirror qui porte le même titre (S04E03).
Musicalement le morceau est un peu particulier, il s’agit d’une tentative de chanson inspirée par la musette française mais à la sauce punk, il y a même du mélodica pour remplacer l’accordéon traditionnel de la musette. L’idée étaient de mélanger deux genres qui ne sont pas censés aller ensemble pour créer quelque chose de nouveau. Et il y a un peu de Green Day dedans, que je soupçonne d’être des fans absolus de bal musette !
I wanna be a crocodile, I wanna swim with you tonight, my stupid species I deny
04. —CUT HERE—
—Cut Here— est une chanson sur le coming out. La chanson a été écrite pour aider les gens qui ont du mal à révéler leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Elle a été inspirée par les thérapies de conversion qui forcent des jeunes à changer leur orientation sexuelle au travers de techniques archaïques et barbares. Thérapies qui sont souvent ‘justifiées’ par des croyances religieuses tout aussi obsolètes.
C’est une chanson soft et principalement acoustique avec Anthony qui joue de la batterie aux balais et Ben qui utilise un son de guitare ‘jazzy’ en baissant la tonalité sur sa guitare sur tout le morceau. La chanson contient aussi des harmonies vocales censées évoquer la dualité que les gens ressentent dans de telles situations. Et elle finit en fade out parce qu’une fois que le coming out est passé tout reste à faire mais elle finit aussi sur une note assez joyeuse comme un encouragement.
There is no shame and no guilt, there is no hell and no sin, there is no cure ’cause there’s no disease, there’s only love and it’s a beautiful thing

05. BADLANDS
Badlands est une chanson en partie inspiré par le film du même nom de Terrence Malick (1973). Elle parle d’un couple qui roule et qui laisse tout derrière lui. Et même si elle est ‘déguisée’ en une chanson parlant du film de 73, elle incorpore beaucoup d’éléments ‘privés’ : des expériences personnelles de chaque membre du groupe que les gens avec qui on partage nos vies comprendront entre les lignes.
Techniquement c’est la chanson la plus longue de notre ‘catalogue’ avec 6min30 en tout et le ‘challenge’ était de créer un morceau qui évoque les différents moments d’un trajet sur la route tout en formant un tout cohérent. Il y a des passages doux et mélodiques et d’autres plus heavy et c’est sûrement le morceau qu’on a passé le plus de temps à peaufiner en répètes avec beaucoup d’emprunts à différents artistes (censés évoquer ce qu’on écoute en voiture), de R.E.M à Smashing Pumpkins en passant par Deftones, Death Cab for Cutie et Sticky Fingers.
I’ll drive when you’re tired, so we can ride into the dark, then we’ll stop and kill the lights so we can watch the stars
06. BAND-AIDS AND BROKEN LEGS
Un morceau à propos des hauts et des bas dans la vie et du fait que la gravité de la situation dépend parfois uniquement de notre perception des évènements, un peu comme le verre à moitié vide ou à moitié plein. La chanson n’est pas forcément optimiste mais elle reflète le point de vie d’un réaliste : quelqu’un qui a appris qu’il y a des évènements qu’on ne contrôle pas et des épreuves qu’on est obligé de traverser avant que les choses aillent (peut-être) mieux. Elle s’inspire en partie d’une citation géniale du film The Way of the Gun (2000) de Christopher McQuarrie : "I think a plan is just a list of things that don’t happen." Si vous suivez cet adage, les choses ont tendance à être beaucoup plus faciles dans la vie.
En termes de structure c’est une petite chanson étrange et répétitive de 2min20 avec seulement 3 couplets et 3 petits solos après chaque couplet et c’est tout. You know, sometimes, we just put band-aids on broken legs. You know, sometimes, nothing really goes as planned
07. THE DANGEROUS LIVES OF ALTAR BOYS
The Dangerous Lives of Altar Boys est basée sur le roman du même nom de Chris Fuhrman et sur son adaptation cinématographique par Peter Care. Comme les œuvres dont elle s’inspire, c’est une chanson plutôt irrévérencieuse envers le catholicisme et les écoles cathos (merci Papa/Maman…) et les paroles sont structurées autour d’une lettre destinée à Dieu. Et Il s’agit aussi d’une ode à la prise de risque dans la vie : "we’re not afraid of scars, we’re not afraid of taking hits."
Musicalement la chanson a été composée comme un ‘cadeau’ à notre batteur Anthony pour son anniversaire et elle est basée sur le jeu légendaire du guitariste des Red Hot Chili Peppers : John Frusciante (toute proportion gardée !). Le morceau sonne un peu comme du Red Hot mixé à du Pixies et contient aussi des backings/singalongs inspirés du Punk-Hardcore dans l’outro.
Dear Lord, though I am deeply convinced you don’t exist, I’m still pissed at you every day
08. KILL ALL THE BEES
Kill All The Bees aurait pu s’intituler "The Man Who Bought the World" en référence à la chanson de Bowie/Nirvana et parle du cynisme du capitalisme et de notre tendance à tout monétiser. Les paroles s’inspirent d’une publicité célèbre des 70s pour Coca-Cola (la chanson utilisée pour le final de la série Mad Men !). La compagnie a créé une pub très ‘hippie’ pour vendre un produit qui est en réalité une catastrophe environnementale alors on a pris certaines phrases de la chanson originale et on les a transformées pour un peu plus de réalisme. "I’d like to build the world a home and furnish it with love" est devenu "I want to buy the whole world a brand new home, fill it with cutesy furnishings and Swedish lore" par exemple.
Musicalement le morceau est très inspiré des Stone Temple Pilots (mais a aussi été comparé deux fois aux Hives !) et mélange différentes parties/différents styles guidés par la voix : des moments ‘funky’, d’autres plus heavy, un solo assez crade, une partie un peu onirique, etc. On a même incorporé du guiro (une percussion cubaine) pour évoquer le bourdonnement des abeilles et de la cowbell (more cowbell !!!).
I want to buy it all now, I want to buy the world, I want to burn it all down, I want to buy the world
09. MOON DAISIES
Moon Daisies est une chanson sur un sentiment qu’on a tous eu : le fait de vouloir partir et de laisser toutes les choses (et les gens) qui nous emmerdent derrière nous, alors pourquoi pas y aller à fond et partir sur la Lune. La chanson représente donc le voyage de deux personnages, d’une durée de 97 heures et 20 minutes (le temps du périple selon Jules Verne dans son roman De la Terre à la Lune) et le titre est un jeu de mots sur le nom du personnage féminin, Daisy, sur les marguerites (‘moon daisies’ en anglais) et sur l’expression anglaise ‘pushing daisies’ (l’équivalent un peu plus poétique de ‘manger les pissenlits par la racine’) puisqu’ils savent qu’ils finiront leurs jours sur la Lune.
Le morceau contient des samples vocaux inversés, censés évoquer le voyage dans l’espace et les bandes originales de films de S-F et propose une structure un peu inattendue malgré une suite d’accords assez classique : le couplet et le refrain s’arrête et commence respectivement sur la même mesure (comme dans "Shout" de Tears for Fears).
Take me to the moon (…), guide me through the gloom, to a place where we can bloom

10. DEAD OR ALIVE
Dead or Alive est une chanson à propos de la marchandisation des êtres humains : le fait que l’on vive malheureusement dans un monde où tout le monde a un ‘prix’. Elle est inspirée d’une personne dans notre entourage qui a compromis beaucoup de choses dans sa vie pour l’argent… et par un article qui expliquait que lorsqu’on accepte les conditions d’utilisation de la plupart des réseaux sociaux, on accepte de leur donner accès à nos données même après notre mort (parfois jusqu’à 70 ans après !!!). D’où le titre : on a une valeur, mort ou vif… comme dans les Westerns.
Musicalement il s’agit de notre première tentative de ‘pop-funk’, largement inspirée par la période One Hot Minute des Red Hot Chili Peppers, mais avec un petit twist : un solo d’orgue qui sonne plus comme les Doors. Donc Blur + RHCP + The Doors !
They say everybody’s got a price, be it in dreams, be it in skin, be it in compromising your life
11. UPDATE PROFILE PICTURE
Update Profile Picture est une chanson sur l’urgence constante dans laquelle on vit à cause de la technologie. Le futur est là et on est déjà en retard. Dans l’esprit, elle partage le même thème que le morceau "10 Frames per Second" sur notre album précédent : Never Grow Up.
La chanson est aussi proche de "10 Frames…" musicalement : elle utilise le même sentiment d’urgence pour essayer de décrire le phénomène, il s’agit d’un titre punk avec une intro, 2 couplets, 3 refrains, un pont, un solo et une outro et tout ça en moins de 2 minutes et 20 secondes. Et puisqu’il y est question de technologie, celle-ci est aussi présente dans le morceau avec des synthés très crades et un effet 8bit sur la guitare du solo !
When you want to disconnect from the flow that never ends (…) it’s like fighting your way through a zombie herd

12. SKYFIRE CLUB
Skyfire Club parle d’un groupe d’amis qui forment un club pour chasser les tempêtes, tornades et autres phénomènes naturels impressionnants pour expérimenter le sublime (ce concept esthétique/philosophique qui désigne "une qualité d’extrême amplitude ou force, qui transcende le beau (…) et lié au sentiment d’inaccessibilité" merci wiki !). Lorsque la nature est trop grande et majestueuse, trop belle et effrayante à la fois. Il s’agit d’une métaphore autour du groupe : 4 personnes qui se rejoignent et tentent de créer une musique qui les transcende en tant qu’individus. D’où les quatre personnages de la chanson : Benny, Julie, Tony et Vinny avec des paroles qui décrivent des choses qui nous sont réellement arrivées mais sous formes de métaphores.
Il s’agit d’un morceau principalement acoustique avec une mélodie de boîte à musique qui parcourt toute la chanson et une autre mélodie jouée au melodica (il fallait un instrument à vent !) qui lie les différentes parties de la chanson. Elle sonne un peu comme du Sparklehorse ou comme si Radiohead essayait d’écrire une ‘berceuse country’ (comme du Grandaddy quoi !). Benny got struck by lightning twice and twice he survived. Julie’s childhood home got sucked in a storm, she can still remember the sound
13. LIGHTS OUT
Lights Out est hautement influencée par la chanson "Dancing in the Moonlight" de Thin Lizzy avec laquelle elle partage le même thème. Dans le morceau de Thin Lizzy, le narrateur tombe amoureux de la Lune et en vient à vivre uniquement la nuit. Notre chanson, elle, parle de quelqu’un qui est plus à l’aise la nuit que le jour. La nuit est le moment de la création, lorsque l’on n’est pas au boulot et que tout est possible et quand le buzz incessant de tout le monde autour de nous s’arrête enfin.
L’influence musicale vient de tous les morceaux qui utilisent le même type de technique et d’accords à la guitare : lorsque l’on joue une corde à vide (le MI, le LA ou le RÉ) et une suite de notes sur la corde située juste en-dessous. Il y a des riffs similaires dans "Be Mine" de REM ou "She Will Only Bring You Happiness" de McLusky par exemple. Et la chanson contient aussi un petit hommage vocal à "All Apologies" de Nirvana (une autre chanson qui utilise la même technique à la guitare).
And I rise when the sun goes down, I thrive when the light goes out, I’m alive, so alive, I’m alive in the dead of night

14. THE MENAGERIE OF BROKEN TIME
The Menagerie of Broken Time est une chanson basée sur le film La Jetée (1962) de Chris Marker (qui a ensuite inspiré Twelve Monkeys de Terry Gilliam). Le narrateur est un prisonnier forcé à voyager dans le temps par ses geôliers afin de trouver une solution pour sauver leur monde postapocalyptique et mourant, sauf qu’en remontant le temps il rencontre une femme dont il tombe amoureux. Il s’agit donc d’une histoire d’amour au travers du temps et ils se rencontrent dans leur ménagerie du temps brisé. Le concept du voyage dans le temps a aussi permis d’incorporer mon titre de roman préféré de tous les temps : "Tomorrow When the War Began" de John Marsden et qu’il fasse sens dans le contexte de La Jetée.
Il s’agit d’un morceau long et complexe (censé refléter le voyage dans le temps) qui mélange des influences telles que Radiohead (le rythme de la chanson) et les Doors (pour l’utilisation du Rhodes comme instrument principal) et il y a même un petit solo à la Matthew Bellamy.
I travel in time, into your arms, no memories, no plans, just you and I, see you tomorrow when the war began