Incandescent. La rencontre entre le trio hardcore Birds In Row et le duo franco-américain Maelstrom & Louisahhh (fondateur du label RAAR, dont le slogan est : « Punk for techno heads, techno for punks ») remet l’indus (au sens de la fusion entre humain et machine, rock et techno, organique et numérique, etc.) au centre du village binaire. Ce qui ne devait être qu’une session studio expérimentale s’est transformé en album au long cours, soit le copieux Violent God, produit et enregistré par Joris Saïdani himself. De la transe électro hypnotique de Weak and Predatory (beat martial, synthétiseurs vrillés, parfaite soundtrack d’une apocalypse en devenir) au menaçant Nice Guy (qui évoque Miss Kittin & The Hacker), en passant par le semi-instrumental darkgaze Bastion, fort du contraste entre le chant screamé et la rythmique post-rock, Pain Magazine met un point d’honneur, jusque dans ses textes, virulents tout autant qu’éthiques, à ne jamais enclencher le pilote automatique. Mood Blonde Redhead sur le mélancolique Dead Meat, gospel trip hop invoquant Massive Attack et Dead Can Dance (le glacial Horse Song, voix qui s’entremêlent, magnifique), citations électro-clash teintées de kraut rock, à l’instar du génial Magic, bâti sur une simple boucle, mix improbable entre Cansei de Ser Sexy et Osees. À l’écoute des onze titres du Violent God de Pain Magazine, une seule envie – que cette collaboration se poursuive et nous offre une suite, d’autant plus que sur scène, ça doit cartonner. À vérifier le 10 décembre prochain à l’Essaim, où le (super) groupe se produira.