25 octobre 2025 / En janvier dernier, c’est avec enthousiasme que nous évoquions Résonance, fruit de la collaboration entre le poète-romancier Yan Kouton et le prolifique Olivier Triboulois, qui semble avoir entamé une course contre-la-montre artistique (contre qui, pour qui, contre quoi, pourquoi, on aimerait bien le savoir – la peur de la mort, peut-être, ou la crainte de passer à côté de sa vie), tant est riche sa discographie récente. Une fois encore, Olivier met en scène et en musique les textes de Yan – collaboration au long cours, des berges de la Loire à la rade de Brest, qui depuis des années porte ses fruits, désormais hébergés dans la chaleureuse serre du label francilien Lotophagus Records (Carlos Dias Oliveira, Jordane Prestrot, Tokyo Vortex), sur lequel il faudra se pencher quand le temps nous le permettra : bourrasque de disques en cette rentrée chargée, mais pas question de passer à côté de Corps et son sublime visuel signé Mona Premel. Textes ciselés, narration intimiste, arrangements doux amers, guitare folk dans la brume, piano minimaliste, claviers tempérés, crescendos apaisés, percussions rares, éloge de la patience, entre mélancolie et luminosité crépusculaire : en cinq titres patients, le vénéneux Corps pousse, jusqu’à la floraison finale. A nous la récolte, et la satisfaction d’un moment rare, entre vigne et horizon.