Bon il y a des choses qui vont de soi. Jim O’Rourke est un dieu, ou enfin presque. Et ce depuis ce Camoufleur. Pas seulement grâce à Camoufleur, mais songez que l’année d’avant la sortie de cet ultime disque de Gastr del Sol, O’Rourke avait sorti " Bad Timing ". Un type qui sort deux disques essentiels en moins d’un an, ne peut être autre chose qu’un dieu. Dommage que l’aventure Gastr del Sol en compagnie de son ex meilleur ami David Grubbs, se soit terminée, comment dirai je, en eau de boudin. Pourtant ils avaient tout pour plaire. Cinq albums sortis sous Gastr del Sol, dont l’apogée avec ce Camoufleur absolument génial et très important. Important car quelques passages étaient prémonitoires, mais plutôt du coté d’O’Rourke. Et bizarrement ce doit être lui qui n’a pas fait le deuil de cette séparation, car Eureka et Insignifiance, ont de très claires ramifications avec Camoufleur. Grubbs lui se séparera un peu plus nettement, même si une aventure pareille ne peut que laisser des traces indélébiles. Camoufleur est beau, tendre, et joueur à la fois, osant des moments exotiques, des instruments jamais utilisés auparavant dans ce genre de musique, osant étirer sur plusieurs minutes des chansons folk, osant faire des chansons de défilés de majorette, mais toujours avec ce souci de la mélodie. Camoufleur est un grand moment. Fantastique, onirique et intimiste à la fois, Camoufleur est un disque pour amoureux de la guitare, pour amoureux du jazz, du folk, du post rock, en somme un disque populaire. En tout cas un disque qui restera gravé, dans nos mémoires et sûrement dans la mémoire d’une musique. En vous remerciant.