Sur "Holes", la deuxième piste de l’album homonyme du Suédois Melpo Mene -Erik Mattiason à la ville- on entend : " I’ve Got Holes In My Jeans/But What’s Worse They’re In My Head Too " (" J’ai des trous dans mon jean/Mais le pire c’est que j’en ai aussi dans la tête "). Si l’on peut déplorer que Melpo Mene ne soit pas un tout petit peu plus soigneux avec ses affaires, on admet volontiers qu’à l’issue de ces près de trente-cinq minutes de pop pour halte garderie (rapport à l’infinie délicatesse de l’écriture musicale et au chant presque chuchoté d’Erik M) et de folk pour convalescents (rapport à la libération d’affects refoulés autorisée par sa musique), le musicien a bien une tête façon gruyère. De caressantes brises de cool peuvent y souffler à l’envi, le soleil y frapper sans obstacle et les idées s’y nicher de manière commode. " I Should Get Away ", sa guitare traîne-savate et son chant assoupi, invite au départ en vacances. Le single " Hello Benjamin ", son electronique cachectique et son synthétiseur weight watcher rappelle que l’on danse aussi très bien immobile et " Don’t Save Me " -avec Anna Ternheim aux choeurs- qu’en Scandinavie aussi il peut y avoir du mou dans la corde. Signé sur le même label que José Gonzalez (Imperial Recordings), on souhaiterait à Melpo Mene une trajectoire identique. Et de faire vendre des containers d’écrans LCD.