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La petite histoire est belle : jazzman multi-instrumentiste reconnu et désormais âgé de 80 printemps, Uli Teichmann vit ses fils Hannes et Andi œuvrer dans le punk puis l’électro, avant qu’en 2012 leurs chemins ne se rejoignent, à l’occasion d’un concert de musique improvisée, organisé par Yoichi Osaki, le directeur de la mythique salle berlinoise Miss Hecker : au gré des prestations scéniques, le trio a depuis fait son chemin et concrétise, au travers d’un premier album publié par le label leipzigeois Altin Village & Mine (Xiu Xiu, Deerhoof, Japanther), une riche collaboration familiale, dont les enregistrements des sessions de répétitions serviront de base aux neuf titres de Flows, retravaillés à coups d’overdubs soigneusement posés – il s’agissait de faire honneur au passé (la pochette du disque est un collage réalisé par la femme d’Uli, Lu Teichmann-Schneider, décédée en 2016 : évocation du Danube baignant Ratisbonne, berceau des Teichmann) mais également de préserver la vivacité des compositions du trio. Ainsi s’entame un dialogue entre acoustique (saxophone, clarinette, flûte, mandoline, glockenspiel, percussions) et électronique, Hannes et Andi échantillonnant en direct les sons, leur adjoignant des effets, triturant matière et rythme pour leur apporter une coloration techno minimaliste, à l’instar du syncopé Old Banger et son beat IDM ou de Punchcard Funk, dont le groove âpre se voit adouci par des volutes pointillistes de saxophone. Trip-hop martial (Serpentine), climats cinématographiques (le bleuté Im Zwischen et Mizzle Drizzle), light drill and bass (Danubo), sous haut patronage du flow et tout en s’affranchissant des chapelles et des formats, Teichmann+Soehne explore des registres que n’auraient pas renié le Mo’ Wax de la grande époque. Deutsche Qualität.




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