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Dernière sortie du label Cracki Records (Agar Agar, L’Impératrice, Isaac Delusion), Sucre porte bien son nom, tant les cinq titres du nouvel EP de Jonathan Schultz, crooner danois exilé à Paris depuis le début des 2010s et auteur, sous le nom de Schultz & Forever, d’albums fertiles (Céline et Broadcast Dynamics), creusent en nos sens alanguis un lit de douceurs pop étranges, nourries de références à la fois improbables (à l’aune des productions actuelles, la soul 70s et sa quiétude sexy à haute valeur musicale ajoutée paraissent si loin) et imparables (la soul 70s regorge de trésors).

De par ses ponctuations guitaristiques latino, le mood RnB de Future Visions intrigue, tandis que Like In June, qui accueille le joli chant à bout de souffle d’Alma Este, se vit comme la rencontre improbable entre Sade et un Prince hors de tension, le tout noyé dans une réverbération rêveuse qui se prolonge jusque dans What About Me, ballade syncopée rappelant tout autant le satiné Barry White que Michael Jackson, au travers d’intonations sensuelles qui savent prendre le temps de la lenteur.

Sucre et son registre hybride, porté par le chant suave et apaisant de Jonathan Schultz, est un hommage sans tics ni toc jamais passéiste à une tradition un peu perdue, où la nuit dans les studios enfumés on jammait au diapason de hanches et de moods ondulants jusqu’à ce que la clarté se fasse évidence, et ce n’est pas le final de Gold Diggerf, soyeux dans ses éloquents arrangements, qui nous contredira : il faut savoir mettre le présent en pause pour mieux le savourer et, à ce titre, Sucre, derrière sa malicieuse et invitante pochette, nous adresse un clin d’œil taquin auquel il sera difficile de résister.




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