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Drôle d’objet que ce double album de Super Parquet. Découvert dans ces colonnes à la sortie du premier album (« Le Libertin » sera sur le volume 36 de nos compilations.), le groupe continue son travail exhumation d’un répertoire traditionnel du Massif Central. Ce sera le cas sur « Couteau », première partie de ce double album, qui ravira les amateurs du genre, notamment sur « Douze Mois » qui donnera à notre tête le droit d’entamer une danse que seul un derviche tourneur pourra mener à sa fin. L’électronique et les instruments traditionnels parviennent encore une fois à nous emmener dans un voyage dans le temps, frôlant l’indigestion, car cette musique est avant tout quelque chose qui doit se déguster en live. La surprise nous arrivera avec le second versant. « Haute Forme » est composé de deux morceaux « Haute Forme A » et « Haute Forme B », deux morceaux de plus de vingt minutes. Sans tomber dans une caricature qui desservirait le propos, et surtout le disque, nous dirons que nous sommes face à un morceau d’ambiant nous arrivant du moyen Age. On imaginerait des hommes en cotte de mailles, jouant, entravé par la lourdeur de l’accoutrement, mais délivrant une musique répétitive et relaxante. Il faut traverser ces 40 minutes de musique, hypnotique et transcendantale, s’imposer cette pause tout aussi mystique que théorique. On s’imagine presque comme des archivistes du temps futur face à cette somme étonnante, qui semble se nourrir du futur pour faire renaître le passé. Intense jusqu’au bout, on regrettera juste que les vinyles ne puissent s’adapter à ce genre de performance (comme écouter « music for 18 musicians » de Steve Reich , autrement qu’en cd), la césure entre les deux mouvements coupant le moment suspendu que nous offre la fin de A et le début de B, comme le couteau qui coupe une œuvre cinématographique pour nous vendre des glaces ou un SUV.

Super Parquet pousse le concept à son paroxysme, s’offre une escapade tout aussi gourmande que déroutante, planant au-dessus de la mêlée des excavateurs de tombes. Chapeau (haute forme) bas.




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