> Critiques > Labellisés



« Je vous écris du plus lointain de mes rêves » . J’ai longtemps écouté cette émission de Claude Villers sur France Inter. Déjà, car l’ado que j’étais, aimait sa voix, mais surtout ce titre me faisait rêver, et des dizaines d’années plus tard, c’est toujours le cas. Mais que vient faire cette madeleine de Proust au moment de chroniquer le nouvel album de Sathönay (projet initié par Nico Poisson, ici aidé entre autres par François Virot). Il me vient de la rencontre que fera Nico Poisson avec le saz électrique (instrument traditionnel oriental). Avec celui-ci, il va déployer des lignes de fuite incroyables, s’affranchissant de son univers, pour voler vers un ailleurs inconnu, mais terriblement attrayant. Comme une séparation avec l’avant, il tire un trait (une ligne droite) comme nous le faisions sur nos copies de collégiens, quand nous passions d’une explication à une autre, faisant de cette césure la respiration obligatoire, le temps d’un Kraut Rock revisité (mot que je l’utilise qu’une fois, tout est ici revisité). Cette longue et passionnante ligne droite, nous fera déjà sentir les effluves d’un orient charmeur et intrigant, que Nico et ses partenaires intégreront dans du psychédélisme (Le Tour du Jardin), de l’indie (High Flames) du post punk dans « Find Another Use For It ». Il y a quelque chose de frais dans ces constructions et l’interprétation (on pense au « Lilac » d’Eno, dans cette approche tout aussi théorique qu’instinctive.). Comme le dit le titre, « Addio Al Passato » se projette sans se retourner, habillant des désirs d’avenir, irriguant nos pensées, mais également, nos rêves les plus beaux. « Je vous écris du plus proche de mes rêves. »




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.