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Nous arrivant tout droit de la cité des gones, Kitch est un petit laboratoire des incertitudes utilisés comme des ingrédients tout aussi naturels qu’hybrides. Ne sachant pas aller à l’essentiel, sauf dans les titres des morceaux qui ne dépassent que rarement un seul mot, le quatuor, va tout au long des 17 morceaux, dont 4 virgules ou interludes allant du piano aux changements de station d’une radio caucasienne, se faire un devoir de ne pas prendre une régle, une equerre et un compas, faisant des régle de la géométrie moderne, un parfait combustible à un incendie musicale, pas totalement dévastateur mais assurement fertile. Dés « Anytime » le ton sera donné. C’est comme si Beth Gibbons était emprisonnée dans les geôles terrifiantes d’un épisode de « Saw », avant d’être libérée par une bourrasque venue de je ne sais où.

Évacuant les cuticules, pas gênant, mais douloureux, « Cracky » nous permet de rentrer dans le gras du sujet. Avec ce titre au son lourd, Kitch montre qu’il n’a pas de frontière, ni de chapelle à défendre contre l’ennemi, le groupe n’en a pas, à part peut être l’ennui. Sauf que comme je le dis à ma fille, l’ennui est source de création, et chez Kitch, quand le groupe nous rappel le pire d’une période qui a vu fleurir des groupes comme l’horrible Urban Dance Squad, nous aimerions lui conseiller de s’octroyer des plages de repos, pour la méditation ou tout autre activité ne l’incitant pas au mouvement à tout prix (Absent Again). Si nous devions trouver un lien de parenté c’est Deus qui nous viendra à l’esprit, dans cette incapacité à dire ce que sera la fin, même à l’orée du dernier virage (Charismatik), ou encore sur le climax de l’album, « Stolen age » tuerie paroxysmique, ou comme chez le gang d’Anvers, la pop se transforme en une tragédie épique et à la mélancolie piquante. C’est placé en son centre que « Trippy » signifiera une forme de Yalta des différentes aspirations du groupe, moment pendant lequel les pierres de l’édifice sont moulées différemment, mais, le liant employé permet à la structure de tenir debout.

Dés lors Kitch n’aura de cesse de nous faire frissonner, comme sur « Coud Be » comme un chant au fond d’une cellule. Dialogue en sourdine et en frisson. Ici, Kitch décide la proximité, presque l’intime. « Mac II » prolongera la tendance. Les hauts des hurlements, entre son épais et dévastateur, et chant presque sardonique, nous amenant vers le terminal « Etrave » morceau malade et inquiétant, qui clos un disque qui ne laissera indifférents que les habitués de l’autoroute balisée. Kitch, lui fait dans le rallye-raid, dans les chemins de traverse ; Il répond à « Etambot » , introduction inquiétante d’un disque qui n’aura de cesse de nous surprendre au milieu de petites déceptions, mais qui ne doivent pas masquer une chose, Kitch vous attend de pied ferme derrière des meurtrières, les arcs aux cordes multiples, bandés pour mieux vous atteindre, en plein coeur.




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