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Cette soirée Last Disorder à la Vapeur de Dijon, on l’attendait avec une vive impatience ! Depuis plus d’un an ! Elle était initialement prévue en décembre 2020 puis reportée en mars 2021 une 1ère fois et enfin en mars 2022 une seconde fois à cause de la crise sanitaire.

L’asso dijonnaise profite de l’occasion pour lancer son label (enfin il est lancé depuis un an et demi pour le coup !) et nous concocte une sélection de concerts de groupes qu’elle produit ou co-produit avec les dijonnais/lyonnais de Don Aman et leur folk rock alternative, les parisiens de Cosse et leur post-noise. Il devait y avoir également la dijonnaise Foxeagle et son dark post rock noise qui a malheureusement dû décliner en dernière minute et que l’on aurait adoré revoir sur scène. À chaque report notre frustration grandissait un peu plus, ce fut donc une libération que de voir le fleuron de la scène alternative enfin présenter sur scène leur album/EP.

Don Aman ouvre le bal avec un premier morceau instrumental qui nous plonge immédiatement dans les ambiances éthérées, sombres et lumineuses tout à la fois, dont ils ont le secret. Même s’ils jouent assez fort, leurs compositions n’usent de la saturation qu’avec parcimonie et à propos, donnant d’autant plus d’impact aux passages plus soniques. Au-dessus de tout ça surplombe la voix douce et mélodique de Francis qui accompagne les lignes développées à la guitare… ou parfois au ukulélé (déjà présent sur leur album "Monsterlock"). On note aussi l’utilisation d’une autoharpe sur un titre qui, avec le ukulélé, donnent une autre couleur à leurs morceaux.

Le trio qui a derrière lui une longue liste de concerts en France et en Suisse communique avec le public tout en retenue, sans en faire trop, et n’hésite pas à porter haut les couleurs de l’underground bien souvent remisé hors des salles qui ont pignon sur rue, et on se demande bien pourquoi. Ils profitent du moment pour nous rappeler qu’ils prennent un énorme plaisir à jouer sur cette belle scène du club de la Vapeur pour la 1ère fois et on espère les revoir là-bas de nombreuses fois encore !

Cosse monte ensuite sur scène après un rapide changement de plateau. Quatuor 2 guitares / basse / batterie, le groupe parisien délivre un post-rock-noise imparable, parfois très influencé (Slint n’est pas loin), fait de tensions, cassures, retenues et explosions dans des compositions prenant le temps de se déployer, avec un chant mixte souvent torturé. On reconnaît les titres de leur EP "Nothing belongs to anything" au milieu d’autres de leur album à venir à la rentrée.

On est plus que ravie de voir enfin une femme sur scène à la basse et aux chœurs et qui revendique sa place et sa légitimité de femme musicienne par un auto-collant « more women on stage » (au dos de la basse, posée intentionnellement en fin de concert pour qu’on puisse le lire), dont on ne peut qu’approuver le message. Les années passent mais les mauvaises habitudes ont la vie dure, avec des concerts /festivals joués par une majorité écrasante de musiciens hommes et un staff de techniciens du même acabit ; ça nous sidère à chaque fois. Des mouvements nationaux se forment, on commence à libérer la parole (#musictoo) à ce sujet mais le chemin à parcourir reste long et tortueux.

Le prix initial du concert était prévu à 6 euros en décembre 2020 pour les 3 groupes. L’inflation étant ce qu’elle est, l’entrée est donc passée à 15 euros, ce qui n’a pas découragé les férus de musique alternative venus soutenir cette belle programmation.

Pour l’occasion, l’atelier Le Tache papier tenait un stand et proposait en prix libre une affiche sérigraphiée de la soirée.

Encore bravo à Francesca et Last Disorder pour cette belle proposition ainsi que l’équipe de la Vapeur qui a rendu cela possible. On en voudrait encore et encore des soirées comme celle-là !

Toutes les photos de la soirée :

https://galerie.envisagerlinfinir.net/index.php/category/don-aman-cosse-la-vapeur-05-03-22




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