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Après un premier disque qui devait tout nous dire sur Satan, (r) aka Fabrizio Modonese Palumbo, tourne autour de cette plante énigmatique, phallique et malodorante, « Titan Arun » (phallus de Titan, rien que ça). Souvent musicien de l’ombre sur les projets des autres via des collaborations dans lesquelles il amène sa touche si personnelle, Fabrizio décline ici l’ensemble de sa palette sonore allant de la pop au lyrique en passant par des passages de field recording, art dans lequel il est à coup sûr un des maîtres.

Fascinant par sa liberté formelle, l’album l’est tout autant par sa construction, et le sous-titre du disque nous donnait déjà les indications d’une œuvre chahutée « Titan Arum - a midlife bipolar album by Fabrizio Modonese Palumbo » . Sous son aspect déconcertant, le disque est en fait une éclosion lente, épousant le rythme saisonnier, traduisant les accalmies comme les chaos avec la même précision. Il s’ouvre sur « Botox » , comme un entre deux entre un appel à une prière à un recueillement, et la mise en place d’un orchestre symphonique avant sa plongée dans l’inconnu, dans un espace fascinant, façonné de main de maître par le maestro des lieux. Nous pourrons atterrir grâce à « The Side Effects Of Self Indulgence » dans un univers electro pop qui appelle autant à la danse qu’au malaise. Adepte du field recording, il assiste notre curiosité et attise nos sens via des applaudissements, ou des clapotis, ou de la pluie ? Il chamboule notre perception des choses. C’est en plongeant « The Side Effects Of Self Indulgence » dans un révélateur, qu’ « Oblivion » naîtra, titre jouant avec les atomes du fixateur pour une envolée sidérale. Conscient de la densité, (r) nous accorde une halte pour. une sorte de ballade irlandaise dans un pub pétillant et mousseux. Le centre du disque nous plonge dans les méandres d’une field recording à l’appétence irréel, avançant tels les chercheurs d’Alien, avançant dans le noir vers une bâtisse inquiétante mais pleine d’incertitude à combler pour rassasier notre envie de savoir. Une telle intensité y est rare (SSS). Pour se rassurer rien de tel que de répondre à un désir presque enfantin (Pira-Pira) avec des sonorités espiègles éclairants une déclamation faisant songer à une plaque envoyée dans l’espace

C’est un frisson d’une corde de guitare qui viendrait effleurer le bas de votre dos, qui nous prend avec « Red Coat » , vous plongeant dans une apesanteur irréelle, prêt pour écouter (r) conter une (son ?) histoire où l’on croise le chapeau de David Crockett. Ce n’est pas splendide, c’est au-dessus de cela, nous touchons à l’infini, au grandiose.

« Lullaby » est une fin épique dans ce que le mot à de plus proche de l’infiniment petit, une chanson que Nick Cave aurait laissé dans un champ peuplé de Phallus de Titan, une chanson que l’on chante en groupe pour se donner la force, celle qui n’est pas indispensable pour arriver au bout de cette expérience sonore, qui ne dit pas son véritable nom, la quête du plaisir, par les biais les plus divers. Érectile.




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