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J’ai beau essayé, j’ai beau changer la couleur de l’encre de ma plume, j’ai beau faire des brouillons et lire le marc de café, les lignes qui strient les mains, j’ai beau parcourir les yeux clos et écouter la bouche fermée, j’ai beau monter des barricades autour de tout ce que j’ai déjà dit, montré ou écouté, elles arrivent toujours a transpercer les murailles, a bouleverser mes paupières et a déboussoler mes points cardinaux, a me faire des relectures de nouvelles images. Proksima Léthé est une armée de particules de poussières d’or, qui traversent chaque matière, dorées de soleils, violentes et puissantes, caressantes au passage. Non, je capitule une fois encore, après m’être menti Billions de fois en disant sous le manteau que ce sera aussi beau et écorchant que le précédant, j’ai beau passer les lames des albums déjà idolâtrés sur mes avants bras, en faire des tatouages que je retourne regarder quand l’âme a besoin que le corps soit lui aussi poésie, vient le nouveau déluge, vient le titan défier les dieux, vient le diable montrer sa beauté, vient l’univers réclamer le grandiose, et je me laisse a nouveau dévorer. Proksima est une armée en marche, trois cohortes qui vous surprennent sur les trois flancs, le sentiment, le mouvement et l’image. Trio qui inflige, qui fustige et vous valse. Elles sont là, peuplées de leurs nouvelles visions du monde, la prose naturelle du jour, contant les effets dévastateurs et merveilleux des minutes qui passent, racontant le combat des secondes pour que la liberté inonde, même si l’on en garde seulement des fragments, ils sont légions quand on les possède, ils sont raison des sons, pourquoi des gestes, et puissance des chants. Les trois guerrières, les trois femmes, les trois forces, alliées dans l’alliage des aciers, reviennent dans leur unisson particulier, plus violentes qu’avant, plus érigées, plus rocher et plus houle, soulevées du poing par un Howie B. époustouflé, sage philosophe des chemins de ses élèves, elles retournent nous meubler a nouveau les émotions de leurs tiroirs et cadres aux murs, et remplir de souvenirs et mémoires les serrures de nos portes, elles reviennent, marchant au pas, dansant au pas, chantant et composant au pas, pour un opus dont les serres accrochent nos tripes et nos rétines avec la même soie, avec la même parole, elles reviennent, brusquent nos tempes d’images panoramiques de nos petits désamours et de nos géantes passions, l’une de ses mouvements dont le chaos découpent nos vécus en tranches de magies, l’autre en sonorités enveloppantes quoi nous transportent sur les champs de bataille, les rings, et les lieux intérieurs de paix, et la dernière, dont la lettre atteint comme lèvre de flamme chaque souvenir, qui narre de ses plaies et de ses soleils la légèreté de l’être dense, et la route prise par l’humain quotidien pour trouver sa bribe de liberté, son propre regard posé, la grâce de son geste. « Fragment de liberté » est de nouveau la tourmente, belle autant que cruelle, la réitérative naissance des combattantes, la plus belle manière de vivre ses propres luttes, un disque de sons forts mots humains et gestuelle critique, bien qu’il me semble toujours impossible vers ces œuvres comme des disques, je ne les perçoit que comme actes, projections, et munitions. Et je sais que je sortirai sous peu dans les rues, armé d’elles, les balles « Le syndrome de A » ou « N’oublie pas » pour ne pas sombrer, pour avoir le front haut, l’assurance de l’émotion domptée (même si je me mens). Non, j’ai beau essayé de ne pas me laisser surprendre, de me dire que je les connais, que leur effusivité, que leur production quasi incessante viendra a bout des surprises, au bout des nerfs, au bout de l’impression, et deviendra insipide, répétitif et aquarellé, j’ai beau tenter l’accoutument, ces trois femmes me gagnent, me malmènent et m’entrainent, me bouleversent, irradient mes mots et m’obligent a sentir, que leur danse me bougent les veines, m’envolent les rêves, et que leur mélodies m’inspirent et me transportent, me plaisent et me détournent, me font avancer et me font combattre, et que le tout m’apprend chaque émotion transcrite.




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