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Avec l’Automne qui pointe le bout de son museau , il devient urgent de mettre la main sur l’album capable de nous faire sautiller entre les feuilles mortes, humides de déprime, de lancer le disque qui va nous faire galoper entre les orgueilleux marrons jonchant nos trottoirs, et ce, sans trébucher.

Abrités sous un porche aux contours façon temple Japonais, une pluie glaciale frôlant leurs silhouettes en arrière-plan, Gardens & Villa débarquent à point nommé, Music For Dogs planqué sous le manteau. Dès l’introduction aux allures de jingle d’avant-film, on sent que l’album va nous parler direct. Le riff entrainant de Maximize Result déboule dans le square sans préavis, sautillant de droite à gauche, non sans effrayer les poignées de gosses hagards qui s’en prennent plein les oreilles. Des écureuils affamés dévalent les troncs glacés en lançant leurs provisions gâtées en tous sens, une grive un peu toquée balance son bec contre la guitare de Chris Lynch qui s’en donne à cœur voix . Entrainant, son chant l’est sur quasiment tous les morceaux ; mais la subtilité du groupe, est de la contrebalancer à l’aide des instrus. Sur Everybody, par exemple, Lynch trimballe une mélancolie à en faire pleurer les pierres, alors derrière, ils te balancent une joyeuse farandole de notes synthétiques qui te réchauffe le bide. D’ailleurs, ce morceau est génial. En son coeur, un break sorti de nul part impose son haleine teintée d’alcool, le corps rongé par la solitude. En fond, le soupir d’un astre fatigué.. Jubilee, quant à elle, exhibe ses influences sans rougir : c’est un joli voyage sensoriel qu’ils nous proposent, à grand renfort de cymbales et synthés lunaires, planqués sous une brume éclectique.

Une poignée d’autres morceaux contiennent leur lot d’ingéniosités, et l’album s’enfile d’une traite, sans accros. La seconde moitié se montre peut être un peu plus farouche, plus complexe à appréhender, mais les plus patients y trouveront leur compte : une place de choix, bien au sec, sur un fauteuil moelleux au centre du salon, à quelques mètres d’un feu de notes crépitant et exalté. La morte-saison n’a qu’à bien se tenir, Music For Dogs tournera souvent.




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