J’ai l’air malin depuis ce funeste jour de Janvier. Je m’explique. J’avais l’album sous le coude est dans les oreilles depuis pas mal de temps, et je devais écrire quelque chose sur celui ci, tant la rencontre entre Luz et Kid Chocolat tombait à pic. Enfin un album qui me changeait de la neurasthénie d’une grande partie de la production, ou pire encore ce retour d’un lo-fi soit disant transcendée par la langue de Houellebecq. Mais comme à mon habitude je me suis laissé dépasser par les éléments comme une ligne d’arrière du quinze de France époque Saint André. Résultat me voilà à parler de se disque sans tomber dans la caricatures post attentat, pré retour de Charlie Hebdo et de la meute. Dommage donc, car ce disque vaut mieux qu’un parallèle avec l’actualité, car comme le nom de Kid Chocolat le suggère, ce disque se croque, se mange à s’en mettre plein la bouche, quitte à recouvrir celle ci.
The Scribblers pourrait être nos The Fall à nous (d’ailleurs une chanson a pour titre Mark E. Smith), un groupe electro punk dont les deux membres seraient soudés eux même par leur membre le plus intime. Comme une trompe se cicatrisant avec l’autre, accouchant d’un monstre parlant d’autres monstres. Un cercle presque vicieux et donc absolument pas vertueux (I Don’t Want to be Nice), qui pourtant sous la férule d’un Rubin Steiner chef d’orchestre émérite et inspiré nous entraine dans une aventure surhumaine, peuplée de monstres étranges et de chiens qui pissent sur les chaussures des passants en faisant un clin d’œil à la première chienne qui passe.
Ce premier album de The Scibblers est une bonne claque anti morosité sans jamais tomber dans la facilité grolandesque (même cet accent anglais plus que limite est parfait dans son milieu pas totalement naturel), sachant rendre un hommage à ses fantômes, à ses pères avec des couilles grosses comme ça (imaginez mon geste) et une envie farouche d’en découdre avec nos démons par la danse (I’m Your Dancefloor). Ce disque n’est donc pas un disque post apocalypse, non c’est un disque pré monde nouveau, un grand disque électro rock pour ne pas oublier que nous sommes ici pour vivre et célébrer celle ci, avec notre culture, nos idoles, quitte à les grimmer avec du rimmel et des faux cils si il le faut, une sorte de Ciccone Youth abouti. Soyons The Scribblers.