> Critiques > Autoproduits



On a pris de retard pour vous parler de Can No Hey Picnic. Le temps que l’on se rappelle des quatre mots de leur nom dans leur bon ordre, sans doute. C’est un nom bien choisi, cela dit, parce qu’il aime bien coller ensemble sans savoir auparavant si ça va bien coller ensemble, et le résultat est plutôt surprenant et agréable. Piano, xylophones, sons de la ville, cris d’animaux, jouets, kazoo, guitares, c’est le grand mélange. Les titres font entre une minute à peine jusqu’à neuf minutes. On aime bien le titre d’ouverture de l’album, Insolation pour un vampire diabétique, le chant lointain et un peu hurlé légèrement angoissant (le vampire, sans doute, pas très chanceux). Par la suite, l’album prend des airs de comptines enfantines (L’Abominable bobine rouge, Sale affaire au chenil de Candy Sue). Mais pas toujours drôles (d’ailleurs, les contes pour enfants ne sont pas très amusants, on y meurt beaucoup, par les armes, par empoisonnement, les sorts sont tous plus maléfiques les uns que les autres...).

Les pouets des jouets dans la chanson suivante (Whawha luxe sûr vedette sereine, quand on vous dit qu’ils aiment bien mettre les mots dans un ordre pas normal) nous ont au départ envie de jeter les écouteurs et le lecteur mp3 par la fenêtre avant de se nettoyer les oreilles pendant cinq minutes, mais heureusement, le petit bruit énervant s’arrête vite et c’est même un des plus jolis morceaux de l’album, un peu nostalgique, même si, globalement le côté ritournelle que possède l’ensemble des titres de Hotel sport.

Ce qui laisse un peu perplexe à l’issue de l’écoute. Nuti Bermuda, le dernier titre, est assez représentatif du côté « chanson française », des petits gazouillis qui se transforment assez rapidement en piaillement écœurants. BO du dessin animé de notre enfance achevée, la musique de Can No Hey Picnic manque au projet un peu de fond : quelle histoire nous raconte-t-on avec ces instruments, il est vrai rigolos, bien utilités et bien trouvés ? Il y a du Eric Satie, dans le morceau caché, tout au piano, et un peu de nostalgie, un peu de tristesse, un peu de regrets du temps passé, dans la mystérieuse fable que nous livre plutôt joliment Can No Hey Picnic.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.