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J’ai toujours soutenu cette thèse absurde que les gens du nord ont quelque chose de plus, un chromosome, une fée, une potion, un sixième sens, qui font que leurs chanteurs, musiciens, conteurs et buveurs, sont plus mélodieux, profonds, mélancoliques. Je dis, pour renforcer mon idée, que ces mers froides qui raclent peu à peu leurs rivages leur donne cette sensation de profondeurs, de romantisme aigu. En fait leurs atmosphères sentent à ports, à adieux aux matelots, à brumes, à légendes marines et aventures de triste final. Celtes, normands, Inuits, mer du nord et blonds vikings, surgissent de ces brouillards entonnant les chants de combats perdus d’avance, et rendent leurs armes au son d’hymnes aériens, intemporels, surchargés de sensations, de perceptions d’abysses qu’un noyé ne saurai mieux chanter.

Born in Alaska sont normands, pas loin donc de l’Alaska tant sauvage et froid, et n’arrivant pas à se réchauffer, ils décidèrent qu’il serait bon de faire de la musique. Ils touchèrent leurs instruments congelés, et les aurores boréales commencèrent à peupler nos ouïes. Bien, admettons leurs influences, claires et perceptibles, bien sur il y a du Radiohead, du Sigur Ros (Ouille, les grands mots), il y a aussi ce baroque type « Echo and the Bunnymen », des tonnes de groupes irlandais résonnent dans leurs musiques, une amalgame de grands crus aimés et respectés, cette idée eighties du contraste entre basse profonde et guitare haute, l’une froide, et l’autre chaude, l’une rampante, et l’autre cinglante, liés en une symphonie veloutée par des plages de claviers éthérés, ensemble magique, maintes fois exécuté, par d’innombrables artistes, maintes fois apprécié, parce que c’est bon d’entendre ce type de musique, parce que ces groupes sensibles du nord de nous, nous font voler de leurs voix au bout des nerfs, presque étouffées parfois dans leurs prières scintillantes, lacérées de mots comme engelures poétiques sur la peau de nos sens, qui naviguent comme ils chevauchent, sans peur des obscurités, obsédés par la perfection de l’ensemble, omnibulés par chaque détail sonique, ici, tout doit être propre, léché comme une peinture renaissance, le parfait, le majestueusement parfait, l’impérial impeccable.

Petit Ep. De gens du nord, fabuleux d’émotions, navire en transe dans la tempête. Art pompeux et surchargé, ambiances énormes de steppes et océans arctiques infinis, grandes harmonies pour voyages chill, internes, intimes. Born in Alaska mettent en musique un monde sans limites de beauté, de sensations, bande sonore du vol d’un rapace sur les glaciers et les beffrois, les côtes de roches grises et herbes vertes, brumes et brouillards de mythologies. Born in Alaska cherchent la définition du mot splendeur, et pour ce que j’en entends, ils en sont bien proche, peut être plus au nord, dans les Olympes enneigés.




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