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Alex Kelling nous présente son splendide premier album. Frissons garantis.

1 A LITTLE BIT OF CRYIN’

Les paroles parlent d’elles-mêmes, l’aigre-doux d’une fin de relation, la nostalgie des débuts, l’amertume de la fin. Ce qui est ironique, c’est qu’à la même période j’essayais d’apprendre "Cry me a river" en version jazz. J’ai sûrement été inspiré d’une certain façon.

2 WE CANT FIND THE LIGHT

6 guitares électriques sur ce titre.. ma préférée je crois. Parce que parfois c’est une cigarette mouillée qu’on essaye d’allumer, et ça ne prend pas, quelque soit le briquet. Parce que parfois, celle qui nous mange les lèvres et tout le corps ne le fait que pour se rassasier. Parce que quand elle nous regarde dans les yeux, ce n’est que pour s’y voir.

3 THE DUST

Il y a des gens qui ont la tête en feu, des idées qui brûlent de l’intérieur, avec des chevaux sauvages qui courent, des milliers de sabots qui soulèvent de la poussière. Cette poussière, ce sont nos sentiments. Je voulais chanter naturellement sur ce morceau (à ma façon) mais ça ne marchait pas.. pour l’alchimie du titre, j’ai dû adopter ce chant un peu "pop", calme et coulant.

4 INTERLUDE #1

Enregistrée dans les bois, pratiquement improvisée en fonction des paroles, ça donne des rimes assez surprenantes et surréalistes ! Ainsi dans mes chaussettes on trouvera un perroquet qui parle, un grand-père qui fait du rock et une boîte sans fond, mais alors où sont mes pieds ? je ne les trouve plus alors même que je déambule dans la rue...

5 NO NAME #5

Improvisation guitare et chant, mais cette fois en ne suivant pas les rimes. J’avais prévu une fin orchestrée pour ce morceau, avec violons, altos, violoncelles et contrebasses mais je n’étais pas satisfait de l’enregistrement final. Etrange parfois comme l’idée qu’on a en tête reste en tête mais demeure irréalisable.

6 HORSES IN THE STORM

Improvisation guitare et chant à la base, encore une fois sans prendre en compte les rimes mais en se laissant aller tout au fond de soi. C’est la nuit, j’allume des bougies, je m’installe derrière le micro avec de la reverb et après avoir bu quelques coups, je gratouille et chantonne au hasard. Une bonne partie du rendu termine dans un tiroir, le reste je le réenregistre en notant ce dont je me souviens. C’est le début "d’Atom Heart Mother" de PinkFloyd (plus beau morceau au monde !) avec les chevaux qui hennissent et la moto qui pétarade qui m’a donné envie d’agrémenter le titre de chevaux au galop.

7 INTERLUDE #2

Improvisation guitare et chant très simple, l’alcool délie la langue. Lorsqu’on improvise avec quelque chose en tête au même moment, cela ressort forcément. Ici, c’est toujours la même fille qui trottait dans mon esprit.

8 OUT OF SIGHT....

Adaptation du poème de Paul Eluard "A perte de vue dans le sens de mon corps". C’est un sacrilège de traduire ce poème en anglais mais je voulais vraiment le partager avec mes amis anglophones. Paul Eluard est un génie, sa poésie est forte et subtile à la fois, elle est illogique et pourtant si riche en significations.

9 NOBODY’S BLUE

Pour le/la conjoint/e qui a les idées noires et qui s’engourdit dans l’huile paresseuse de son chagrin. Pour le/la secouer, lui faire crier ses maux et réagir. Toute la structure est basée sur "l’antonymie" des vers pour marquer la rupture dans la façon de penser entre les deux antagonistes.

10 DULL IS THE STING

Parce que toutes les piqûres ne sont pas celles de la passion, elles sont parfois décevantes et ennuyeuses. On est conscient d’être avec quelqu’un de génial mais on arrive pas à aimer, la chimie n’opère pas et c’est extrêmement frustrant. Cette fille avait l’air d’avoir avalé ses rêves, mais elle en aurait gardé les couleurs sur les lèvres et quand elle tirait la langue, elle la laissait pendre tout bas et peindre de bleu son regard.

11 INTERLUDE #3

Ambiance inspirée par les Bustin’ Surfboards j’imagine, mais c’est en écrivant la chanson que j’entendais naturellement le ressac en arrière-plan. Je voulais à la base chanter à la manière d’Elvis avec une guitare électrique, vibrato 50’ies à fond mais j’ai opté pour la sèche, (par lâcheté j’imagine ?).

12 LONG DARK BLUES

Ce morceau n’est pas vraiment comme je le voulais mais justement c’est ça le côté ludique dans l’enregistrement chez soi, on se laisse aller à des expérimentations et on garde une version que l’on aurait jamais cru garder. Le titre "Long dark blues" est un clin d’oeil à la chanson de Songs:Ohia "Farewell transmission" car c’était en fait son titre originel lors de leur première demo, puis l’auteur en a changé.

13 LULLABY

Une grande partie des paroles a été écrite dans les vignes alsaciennes à 7h du matin pendant les vendanges. Un magnifique soleil levant filtrant à travers les grappes de gewurtzraminer et la rosée. Comme quoi l’inspiration peut naître de la beauté aussi et non pas toujours du désarroi.

14 WHEN THE HUNGRY GHOST...

Chanson bien trop autobiographique pour la disséquer. Elle était destinée à rester dans un style plus Post Rock, soit sans chant, mais les paroles sont venues d’elles-mêmes et je ne pouvais plus les refouler. Le titre a été inspiré de la réalité mais c’est aussi un clin d’oeil au groupe de post intru australien Hungry ghosts qui n’existe plus malheureusement.



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