> Actualité > tournées



Jusqu’à il y a quelques jours, je n’avais jamais entendu Hyphen Hyphen. J’avais juste lu ici ou là qu’ils étaient la sensation live du moment. Et puis, j’ai reçu une invitation, pour aller les voir à ce qui était annoncé comme "leur unique concert parisien de 2013". Au 104, que je n’avais jamais visité, bobo parisien honteux que je suis. Alors, pourquoi pas ?!

Arrivé dans le gigantesque édifice culturel, une odeur de pomme pourrie m’assaille les narines. Une très belle installation intitulée "Par nature" de Gu Dexin occupe tout le hall. Des milliers de pommes en train de se décomposer, prêtes à être écrasées par un engin de chantier. Surprenant. Et poétique à la fois.

Une fois dans la salle du concert, je constate que je peux enlever ma cravate. Le look est plutôt aux bonnets portés de manière désinvolte (ceux que, comme tant d’enfants, j’ai longtemps refusé de porter, malgré les demandes appuyées de ma mère). Ou alors une longue barbe et des cheveux attachés en hauteur avec un petit chignon manière yogi. Finalement, je décide de garder ma barbe, en vrai rebelle refusant de suivre le mouvement.

Sauvage, la première partie, propose une musique électro matinée de guitare électrique rock. Gros beats, batterie pas mal présente, deux chanteurs (dont l’un chante parfois involontairement faux), un mac qui fait quasiment toute la musique. Et l’animation entre les morceaux manque cruellement de maturité ("salut, ça va ?", "c’est notre dernier morceau, et on est super content d’être là". Hum). Assez entraînant mais pas transcendant.

Reste le gros morceau de la soirée. Et là, rien à redire : de l’electro rock hyper puissante, gonflée avec deux guitares acérées, une batterie très lourde souvent doublée d’un tambour au beats bien gras, une basse discrète mais indispensable, des claviers audacieux, et puis, surtout, par dessus tout, cette incroyable voix, haut perchée, entre Nina Hagen, Kim Carnes et une chanteuse d’opéra. Il y a parfois un peu de Florence (& the Machine) aussi.

Hyphen Hyphen, c’est un peu comme si les fluokids avaient déjà fait des enfants. Et ils les ont réussi : impossible de classer la musique du groupe nicois dans une catégorie. Toutes les bonnes influences des années 70, 80, 90 et 2000 ont été intégrées, digérées, mixées. Kiss rencontre les Sex Pistols, KC & the Sunshine Band baise avec Queen, Bronski Beat croise le fer avec Jimi Hendrix.

Coté scénographie, tout est là aussi. Tenues glam au possible pour les trois frontman et women, torse nu et ultra sexy coté batteur, maquillage tribaux pour tous (jusqu’aux ingés son et lumières !). Les postures, les positions sur scène, les lumières, tout est hyper travaillé, mais pourtant tout cela est extrêmement vivant, chaud, emportant.

Au troisième morceau, l’ambiance est chaude comme si on était déjà aux rappels ! Tout le monde tape dans les mains, tous les musiciens se rabattent sur les percussions alors qu’une vague mélodie sort toujours d’un synthé. Comme les chansons précédentes, et comme les suivantes, tout bouge, saute dans tous les sens, donne envie de se jeter dans un crowdsurfing interminable.

Si jeunes et déjà incontournables : s’ils passent près de chez vous, ne les ratez pas ! Hyphen Hyphen, c’est de la bombe, baby.





 en concert


 chroniques


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.