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Dire qu’il n’y a aucune appréhension à l’idée de chroniquer, même simplement de se plonger dans ce style de disque, est certainement aussi faux que de considérer que l’on n’appréhende pas le fait de rencontrer sa belle famille quand celle ci vient du sérail de l’armée française. Conceptualisé avant tout (enfin c’est ce que nous pensons) ce style de production ne parvient souvent pas à passer l’écueil de la communication et de l’imperméabilité. L’inquiétude est paroxysmique quand cette production est sous la forme d’un double album plantureux. On pense alors fuir, ou au mieux écrire une « twite chronique », mais la performance qui consisterait à parler du disque soudain nous éveil, à moins que ce ne soit tout simplement le disque, car « Piano Paille Pinhole » est au final une aventure extraordinaire. A l’image des pianos préparés par John Cage, Stéphane Sassi lui propose une installation de pailles (celles qui servent à boire) sur un piano. Sur celui ci il dévoilera ses talents de jazzman, mais surtout de peintre sonore, profitant des sonorités nouvelles, dues à son installation pour se promener dans des structures musicales qui ne sont pas sans suggestion à de l’image. Pas inoffensif, car comblant le vide du silence en l’habillant joliment, la musique de Stéphane Sassi est même très fortement déconseillée au personne pouvant rapidement tomber dans la dépendance. Entre sonorité presque africaine et jazz délibérément tourné vers la modernité, le jeune homme nous attire dans une farandole dont il est difficile de s’extirper, sans avoir une sensation de vide, de manque. Alors le concept est intimidant, le jazz encore plus, et Stéphane Sassi, parvient dans cette adversité à nous amener dans un monde où l’onirisme n’est pas un mot galvaudé. A déguster sans modération.




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