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La chronologie douteuse de la seconde soirée du festival des Inrocks Tck Tck Tck 2009 à l’Aéronef de Lille, nous avait soustraits au plaisir d’un fantastique moment d’electro-pop joviale et multichromatique. Nous n’allions pas en plus manquer l’opportunité de croiser Two Door Cinema Club en interview acronyme.

Interview Part #1.

T comme Trio :

Kev Baird (KB) : Oh, je vois. Ta question c’est ça : « Trio, point d’interrogation ? ». Bah, littéralement, le groupe se compose de nous trois...(Rires). Nous sommes liés par un véritable esprit de camaraderie. C’est très confortable d’évoluer à trois. Nous sommes un peu comme des frères (Rires)... Disons que nous sommes les Trois Mousquetaires... puisque nous sommes en France.

ADA #1 (Benjamin Dubiez) : Dumas, ouah....

KB : On partage des lits parfois, on habite la même maison. Quand on manque de temps le matin, on prend notre douche à trois... Non, ce n’est pas vrai. (Rires)

ADA #2 (Benjamin « ADA » Dubois) : J’ai lu beaucoup de choses très positives concernant votre prestation à la Boule Noire (ndlr : le 3 novembre 2009 dans le cadre du Festival Inrocks Tck Tck Tck).

KB : Ah ouais ?

Alex Trimble (AT) : C’était super ! (en français dans le texte).

Sam Halliday (SH) : Probablement un de nos meilleurs concerts.

ADA #2 : Vous avez été dans l’obligation d’annuler quelques concerts en Angleterre pour remplacer La Roux dans le cadre de ce festival itinérant...

KB : Ça n’a pas été une décision facile mais nous venions de terminer une tournée en Angleterre et nous avons déjà donné beaucoup de concerts là-bas.

SH : Nous devrions pouvoir planifier de nouvelles dates en remplacement. Nous ne pouvions pas rater l’opportunité d’embarquer à bord d’une tournée de cette envergure. Elle nous permet de toucher un public pas encore totalement familier de notre musique.

D comme Down (Co.), plus précisément Bangor et Donaghadee, leurs villes d’origine :

AT : Moi je suis de Donaghadee, les autres de Bangor. Il n’y avait rien de particulier à y faire. C’est un peu un trou rural. Il fallait prendre le bus jusqu’à l’école. Les occupations se limitaient à manger des frites... C’est proche de la mer sinon.

KB : Il y a une bonne sandwicherie.

ADA #2 : Ma question c’était de savoir si cette origine géographique avait eu une influence sur vos compositions.

AT : Tous nos titres ont été composés là. On répétait dans la maison de mes parents. Dans la campagne de Donaghadee. Au milieu des champs.

ADA #2 : A ce sujet, vous êtes plutôt jeunes. Que disent vos parents de cette volonté de s’engager dans une carrière musicale ?

AT : Ça se passe mieux désormais. Ils ont lu pas mal de magasines musicaux évoquant notre formation. Ils parient sur nous. A l’époque du lycée, ils m’engageaient plutôt à poursuivre mes études...

ADA #2 : J’imagine que le temps consacré à la musique influait sur tes résultats scolaires...

SH : A la fin du lycée, on s’en foutait pas mal. Des projets se concrétisaient, nos choix étaient arrêtés.

ADA #2 : Ce que j’interroge, c’est le moment où l’on prend la décision de s’engager totalement dans la voie d’une « carrière » musicale...

KB : Je ne pense pas qu’on puisse parler de moment particulier nous concernant. Depuis nos débuts, il nous paraissait clair que nous mènerions le projet aussi loin que possible... Depuis l’âge de seize ans, nous n’avons pas imaginé autre chose que de faire de la musique. On ne s’est jamais assis pour discuter de ça. Tout s’est fait très naturellement. Pas formellement en tous cas.

SH : D’ailleurs toutes les décisions se prennent à trois. Tout reste sous notre contrôle permanent. On aurait probablement pu signer avec une major mais nous souhaitions conserver un droit de regard sur toutes les étapes relatives à la vie de notre musique.

KB : Notre manager nous aide beaucoup. Nous nous entourons de gens déjà proches de nous et dignes de confiance et tous ont foi en notre jugement.

AT : On a rencontré pas mal de monde, participé à pas mal de dîners offerts...

SM :... mais à la fin nous collaborons toujours avec des gens dont nous nous sentons proches...

ADA #1 : Comment passe-t-on de répétitions dans la maison familiale à des concerts de l’ampleur de ceux de ce-soir ?

KB : Des gens de Londres se sont intéressés à nous.

AT : Internet nous a bien aidés aussi. Ça a été un des facteurs déclencheurs et ça nous a pas mal donné confiance en nous.

KB : Ensuite les concerts s’enchaînent, se déroulent bien...

ADA #2 : J’ai lu que, dès le départ, vous n’aviez même pas eu à chercher de concerts...

AT : On avait mis deux titres sur notre page MySpace dont « Secret Circus »... tout est un peu parti de là.

ADA #1 : Tu peux nous parler du processus de création ?

AT : J’écris les paroles et je propose le noyau des titres. Ensuite on joue autour de cette structure tous ensemble, on additionne certaines idées. Ou chacun travaille individuellement. J’écris les mélodies, les mots... A la fin d’une journée, chacun d’entre nous pose sa partie par écrit. Je m’occupe aussi de la programmation rythmique.

ADA #1 : Et pour les concerts, comment sélectionnez-vous les titres que vous jouerez ?

AT : Notre répertoire n’est pour l’instant pas très étendu... Tu sais on prend un temps infini à composer. Il nous faut être certains à chaque fois que la chanson sonne de manière optimale. Au total, on ne doit donc pas avoir plus de quinze titres. On en a enregistré douze et dix sont sur l’album.

KB : Douze pour la version japonaise...

AT : En tout état de cause, il s’agit de nos titres favoris.

ADA #2 : Je vous interromps mais vous souhaitez peut-être voir le concert de Passion Pit...

KB : On aurait bien aimé mais certaines personnes nous ont contraints à une interview pendant leur set (rires)...

AT : On tourne avec eux, on les verra dans quelques jours.

ADA #2 : Comment ça se passe, les artistes à l’affiche mangent parfois ensemble ?

AT : Aujourd’hui on est arrivés très tard. Donc non, on ne s’est pas croisés.

ADA #2 : Cette vie vous convient, j’imagine...

AT : Cette journée a été particulièrement éprouvante mais biensûr, nous aimons ce mode de vie.

SH : Quand tu es en tournée depuis longtemps, tu as hâte de rentrer. Et quand tu es à la maison depuis un moment, tu n’as qu’une envie : repartir en tournée.

AT : La maison en ce moment c’est Londres.

ADA #2 : Comment s’en sort-on financièrement quand on est un groupe en devenir à Londres ? Désolé d’être pratique mais cela renseigne sur les premières étapes de la vie d’un groupe avant son éclosion. Les témoignages sur le sujet sont rares. Donc qui paie le loyer ?

SH : On vend nos fringues Kitsuné ! Je blague...

ADA #2 : Je fais pareil avec les albums promotionnels. Le vôtre a payé les premières chaussures de ma petite fille. Je blague aussi...(Rires).

KB : Celles qui éclairent quand on marche ?

Crédits Photos : Benjamin "Hamilton" Dubiez

La deuxième partie de l’interview paraîtra prochainement.



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