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  • 3 mars 2010 /
    Phoebe
    “Ardis”

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Série phare de USA Network (et TF1 en France), Monk met en scène un détective affecté de troubles obsessionnels et compulsifs dont les enquêtes parviennent à leur terme grâce justement à l’obstination et à la méticulosité maladive du névrotique. Entre Manck (Jean-Christophe), aux avant-postes du groupe rennais Phoebe, et Monk, il semble bien exister plus qu’une homophonie très approximative : une volonté affichée de recherche du détail. A l’œuvre sur leur généreux cinquième album Ardis (quinze titres et un artwork soigné et pensé), elle s’exerce sur le terrain d’une indie-pop hyperactive qui travaille du chapeau. L’album débute ainsi avec " Pretty Face ", entraînante ritournelle-Guronsan sur laquelle le chant presque en retrait de Manck -à la manière d’un Christian Quermalet des Married…Monk !- tente de discipliner une électro frétillante excitée par une basse très désireuse de faire le sexe. Une ouverture qui convainc que Jean-Christophe Manck, Sébastien Desloges et Stéphane Renou suivent avec Ardis le fil plus nettement tendu d’une écriture pop. L’esprit de Phoebe commande toujours au corps une marche à l’inventivité engagée notamment sur Dire en 2002 -usage d’instruments multiples, structures des morceaux comme kaléidoscopiques, trouvailles de production- mais le cœur bat au rythme de mélodies plus immédiates. " In Daylight " et son motif de violon final s’avance comme une parfaite illustration de cet hédonisme musical. Sur " To Be Of Use " plus loin, Manck en appelle à Karine Leguerinel dont la voix gentiment inquiète mais idéalement rageuse magnifie un titre bicéphale où s’opposent caresses de xylophone et raideur des breaks d’une batterie émancipée alliée à la scansion querelleuse de la chanteuse révélée. Une réussite que renouvellent la facétieuse saillie pop foutraque " Go And Stuff Yourself ! " - on y croise à nouveau la désormais difficilement dispensable Leguerinel- et " The Bad Choice " ou " Can You Feel This Draft ?" qui présentent respectivement Phoebe à la Souris Modeste et au Jack de The End Of The Way It’s Always Been. Rennes alors relocalisée dans l’état de Washington ou au Pays de Galles. Une incongruité géographique gommée par le soin porté aux textes (en anglais à l’exception du trop arty " Ardis 3 ") et cette science de l’écriture musicale.




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