Quelle joie (je sais cela peut paraître facile) de retrouver joiejoiejoie. Il n’aura pas fallu longtemps pour que Clément Marion nous redonne de ses nouvelles, et celles-ci sont bonnes, très bonnes même. Long format, faisant suite à une série de EP de factures plus expérimentales, ce LP est à la discographie de Clément ce que le bain révélateur est à la photo. Accompagné d’une boite à rythme qui sait se mettre en arrière sentant que l’aventure est ailleurs, c’est la guitare qui est souveraine ici. Une guitare souple, aux arpèges et aux sonorités qui pourrait nous rappeler le liquide amniotique qui nous allait si bien. Confortable et aéré, le jeu de guitare de Clément revendique le droit à la fois à la paresse post rockienne, mais aussi le droit de virevolter dans une atmosphère où les plumes rigolent d’autant d’espace de j(oie)eux. Porté par cet environnement accueillant qu’il s’est construit, Clément prend alors confiance pour poser des mots, et chanter, à l’image de ses guitares avec assurance et souplesse. On pense parfois à David Grubbs, à certains morceaux de la période bénie des démos de Baby Bird, on pense surtout à passer un bon moment de repos et tranquillité entre le pilmipilpi d’ouverture et le white bambouseraie qui parle aux étoiles. Bonheur bonheur bonheur.