Millionnaire a certainement nommé son album paradisiac en pensant à nous, nous donnant des envies (vous allez me dire même placebo peut sortir un cd du nom de best of… mais bon). On est très vite emballé par la rudesse des guitares, par ce son après lequel PJ Harvey court à nouveau. Paradisiac donc, car le mélange l’est autant qu’un cocktail fruité et sournoisement alcoolisé, on sirote tranquille avant le taquet que le retour de bâton vous inflige. En mélangeant le polly jean de rid of me avec les couteaux de NIN le tout dans un kaklon ayant servi de bidet à Hendrix et revendu à Sonic youth. Millionaire écrase tout (i’m on a high) profite du silence pour le mettre en cage et le claquer contre un mur à une vitesse déraisonnable (a lust unmatched). Des mélodies souffreteuses demanderaient presque le droit de prendre la fuite afin de vivre une vie plus calme. Énervés, puissamment armés, Millionaire est à l’image de notre époque, sauf que paradisiac ne se voile pas la face (peut être sur ballad of pure thought) derrière un exemplaire de la bible traduite par Amélie Nothomb sous dragibus. Bonne nouvelle d’ici, les riches sont aussi plein de sentiments envers nous, et un jour de grève, parler en ces termes des nantis c’est quasi social. Un bon pain fumant.