C’est un disque d’amour, enfin, offert avec amour par Michel & Michel. Plantons le décor, aucun cœur accroché sur les murs de la chambre de Michel & Michel, pas de lit à baldaquin de parfum de rose comme fragrance excitative, tout juste des enluminures médiévales sur midnight house. Michel & Michel est un lou barlow version sentridoh, reprenant les Beatles avec un folk malade au fond du ravin. Plus que Lou Barlow on pense à un Léonard Cohen dans le maquis (the everythinking man / holiday in spain) dans la bergerie d’Ivan Collona. Ce n’est pas un type se présentant avec la peau sur les os, mais plutôt un type en haillon plutôt heureux d’y être ou tout au moins pas envieux d’un sort meilleur. Aussi bien dans un costume à la dutronc (alka-seltzer in the wine) que dans celui d’un Burt bacharah chez Dominique A au RMI (my bed is my wife) le duo collectionne les vignettes, les instants de magie laissant l’auditeur interloqué d’autant de talent. Michel & Michel nous aime, rendons-lui au centuple cet amour. À suivre absolument.