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  • 3 mars 2008 /
    Françoiz Breut
    “vingt à trente mille jours”

    rédigé par gdo
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Il y a quelque chose de malsain à l’étalage public des problèmes d’un couple. Madame B n’est plus avec Monsieur A. Tout aura été dit sur cette séparation (cf. les inrocks), rien ne nous aura été épargné (cf. Itw dans c’est Lenoir sur France Inter). On nous parle d’émancipation (casser le couple pour ça ?), de prise en main de la lumière (Dominique A est il une ombre ?). Au final il y a quand même ce disque aux collaborations multiples, la famille A (on y échappe pas) au grand complet. Limité à Dominique A sur le premier album éponyme de 1997, Françoiz c’est cette fois ci entourée de plusieurs auteurs ; Philippe Poirier de Kat Onoma sur derrière la grande muraille (chanson tendue, pas loin d’un mogwaï pop), Jérôme Minière sur la pitoyable chanson minuscule, du voici trop dure, et enfin le monumental Katerine pour l’origine du monde, petit bijou coquin de l’homme à trois mains. Françoiz c’est également attaquée à deux reprises, la chanson d’Hélène, qui montre les limites de Françoiz accompagnée pour l’occasion par le trop rare John Convertino, et le sans souci de Peggy Lee transformé en standard de Deus (si si je vous le dit). Où est A alors ? Il est partout. Dominique reste quoi qu’on en dise le principal artisan de ce disque, avec la moitié des morceaux. Le sublime si tu disais aux arrangements très Ian Capple, le très émouvant l’affaire du jour, où l’on imagine aisément Françoiz au bord des larmes, réussissant à terminer le front haut, ou encore la nuit repose comme une longue avancée vers la lumière ou l’autre. Si le verre pilé aurait fait une triste fin sur un constat d’échec, je ne veux pas te quitter laisse présager un avenir artistique possible. Très loin de Serge et Jane, l’ennuie proche, la lassitude d’une voix trop nonchalante, font de ce deuxième album de Françoiz une aventure aigre douce, un disque sur la rupture sans celle ci. Charmant sans plus.