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Le 10 mai 1995 les inrocks titraient au sujet de la mémoire neuve le troisième opus de Dominique a, " la chanson française dont vous n’aurez plus honte ". En 2003, sort séquence 01 de tara King th et l’hebdo de la rue de Rivoli pourrait bien titrer "l’électro française dont vous n’aurez plus honte ". Plus que de l’electro, tara king th peut se targuer tout au long de cet album de fusionner le trip hop de earthling à la froidure à la pop dark de joy division à cure (dont cold est repris sur l’album). tk-215 ouvre avec une basse outrancière laissée sur la route par portishead. Une voix cantatrice inadéquate, mais se fondant dans un long générique d’une série tv sur les enfants du gaz hilarant pour une entrée addictive. Tightrope walker est un duo entre le très grave et le lumineux. Tenant tout sur la simplicité, tara se fait lent et lourd. Atmosphère irrespirable et en abîme. C’est sombre et glauque, mais en même temps lumineux. L’alliance de l’ombre et de la lumière, un massive attack parallèle. Pour basic télévision, c’est une leçon de chose, où tout est à sa place, préfigurant d’un axe savamment étudié. Tara nous présente sa ménagerie et étonne par son dynamiteur hors ellipse. La première surprise vient de Ex qui se chauffe au 99°FF de Suzanne Vega pour une caresse tout juste rappeuse. Après un cure sous prozak (cold), c’est un instru de bravoure qui sidère (q/hz-song). Entre death in vegas et une énorme plongée dans la boue et le feu en même temps. Morceau qui pourrait durer des heures mais que tara coupe rapidement, créant une frustration empreinte de désir. Q/hz-song est un chef-d’oeuvre d’écriture sur une boucle. Pour psychic science, c’est la peau et les os décharnés, habillage futur d’un vieux film mué. Ici on passe la vitesse supérieur dans le genre et amène la nouvelle ère après massive attack, celle d’une musique narcotique et effrayante, l’aire du stup !!!!. Les psy vont avoir du travail dans les semaines à venir. Le temps est ici non plus au plaisir de vivre mais à la joie de survivre. Un dialogue magique, intriguant…définitif !! Nature morte, l’énigme, le vers dans le fruit. On à du mal à saisir (non pas la teneur du propos) mais la réelle bienvenue de ce morceau ici. Étrange, un pari ou faire surfer un flow sur une mer malsaine. Bizarre. Et on s’enfonce encore et toujours (screwy girl) mais sans se résigner car celle-ci est empreinte de lumière. Avec tara on lorgne sur nearly god et on s’y accroche. C’est la panique à bord, sombre et vrombissant, jouissif et malade, pour enfin connaître le créateur dans un soupir. A l’instar de 2001 l’odyssée de l’espace, chacun y verra ce qu’il voudra. Enoooorme . On y verra peut être un arc-en-ciel (the shadow), un sombre et narratif, un décors de fin du monde ou une ballade dans une piscine intérieure. On attend la couverture, car un disque comme celui-ci on en a tout sauf honte. A partager absolument.