3 octobre 2025 / Pas mal ces Puts Marie. La voix d’un Dinosaur Junior qui aurait rencontré Sean Penn et/ou Eddie Vedder. Y a un côté grunge Seattle-Sub-Pop et aussi un peu de « Demagogue » - titre incroyable, quoique plus joyeux, d’Urban Dance Squad, vous vous rappellez ? Ainsi démarrent ces Pigeons qui côtoient politiciens et pin-ups durant une fin du monde plus que douteuse.
Perso (ça y est, elle digresse) j’étais fan d’ Urban Dance Squad, groupe totalement dans l’air du temps (je dirais 92, 93 ?) C’est-à-dire celui de l’adolescence battant son plein, Rage Against the Machine en soirée, zéro euros dans le porte-monnaies (nan c’étaient des Francs en vrai) alors on picole, on fume du shit, on fabrique des bangs de fortune pour économiser ces quelques sous qu’on n’a pas encore gagnés à la sueur de notre BAFA. Ouais. Les pigeons de Puts Marie nous refourguent cette nostalgie à la con, quand on n’avait pas le droit de sortir, quand on ne portait pas de pull Oxbow ni Blanc-Bleu car nos parents n’avaient ni budget pour ni sponsor sous le manteau (Compagnie de Californie).
Oh la la, que de souffrances les adolescents de tous temps endurent-ils ! Si on en croit les blogs que l’on peut découvrir au hasard (ou pas) de nos pérégrinations toilesques, on voit bien que ce sont des mots qu’on attribue - à tort - à Socrate : « La liste des reproches compte le goût pour le luxe, les mauvaises manières, le mépris pour l’autorité, le manque de respect envers les anciens, le goût pour le bavardage plutôt que pour l’exercice. (…) Ils ne se levaient plus de leur siège quand un aîné entrait dans la pièce ; ils contredisaient leurs parents, bavardaient en public, s’empiffraient à table, et commettaient un certain nombre d’entorses au goût grec, comme de croiser leurs jambes. Ils étaient les tyrans de leurs maîtres. » (traduction personnelle du gars dont le blog est en ligne, ndlr). Aucun de ces mots, dans le texte original, n’est entre guillemets. Aucun doute que ce sont là les mots de Kenneth J. Freeman. » Bref.
Ce que moi, chroniqueuse pour ADA depuis de si longs mois, je voulais partager aujourd’hui avec toi, lecteur, c’était comme souvent un relent du bon vieux temps qui ne reviendra plus (merci Centredumonde) ainsi que le visionnage des archives INA concernant les sketches de feu Jean-Yves Lafesse (j’adore !) notamment celui sur l’enfant adopté (allez je le colle ici regardez ça sur et dites-moi que ça vous fait pas craquer et marrer !)
Autant que Puts Marie nous a fait craquer, et vibrer et danser avec ses Pigeons et Pinups et Politiciens. Voir ce que je vous propose : on se branche sur nos lecteurs cassette et on savoure A Con Man Goes Around, Robber’s Daughter, Long Distance Runner et Cicciolina and the Clerks et Hotel Asylum, après Bird Breeding Man bien sûr. En vrai c’est de la bonne musique.
Ils savent y faire, et on leur reprochera juste - comme émanant de nous - cette bonne vieille nostalgie qu’avance à rien qu’à cumuler mille regrets inutiles autant qu’universels : le temps, y passe, eh ouais… On n’y peut rien qu’écrire et le dire ! Lafesse s’en est allé, les pigeons - les politiciens les pinups chépa - s’en sont peut-être allés comme Sam Shepard et Robert Redford en leur temps. Celles et ceux qui restent vous le répéteront : ce qui compte vraiment c’est l’amour et c’est de savourer chaque instant comme si c’était le dernier (sous ou sans influence !).