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Quoi de plus proche que les étoiles, quand de cols en crêtes l’on parcourt les sommets ? Ancien guide de montagne, Bruno Viougeas rencontre son alter-ego Sébastien Tillous durant un stage d’écriture à Pau, à l’issue duquel ils forment Béarn To Be Wild : premières parties de Fémi Kuti, Ben l’Oncle Soul ou Rocé, avant qu’en 2014 le projet ne prenne en sa forme définitive. Ce sera L’Envoûtante, parce que la nuit tintinnabulante, parce que la poésie hypnotise, parce que les mots sont un mantra. Batteries atmosphériques à la lisière du post-rock, boucles électroniques lancinantes, voix qui slame ou s’exclame, minimalisme maximaliste, entre Benefits et Programme, parfois mâtiné de trip-hop circa DJ Shadow : ainsi l’oppressant Habituer Nos Yeux, construit sur un bourdon et un lent crescendo, ainsi le spoken word Cellules, percussions au loin, ainsi Reliefs et ses couches de synthétiseurs qui progressivement s’empilent. En quelques accords simples, on pose l’ambiance ; on travaille les textures - vrillées, réverbérées, délayées ; on balance le flow, on voit où ça nous mène. Toujours quelque part, car jamais le constat social n’est nihiliste. Processus naturaliste néanmoins long, il aura fallu quatre ans à L’Envoûtante pour enregistrer ce nouvel opus, cohérent de bout en bout et qui surprend par son absence d’esbroufe, de facilité, d’effets de manche, même si le morceau Radio Étoiles, s’aventurant sur les terres de Massive Attack et Archive, démontre que le duo n’est pas exempt d’ambition artistique. Couplée à une sincérité palpable jusque dans la production, elle fait la force d’un album particulièrement digne d’intérêt. Belle découverte.




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