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Ne chassant pas le naturel de peur qu’il revienne au galop, une certaine chanson française n’a quasiment plus le droit de venir empiéter sur le temps qu’il me reste à vivre (Rassurez-vous, ou pas, je ne suis pas (encore) à l’article de la mort, même si un bilan s’imposerait). Autant par snobisme que parce que j’ai vécu en live l’émergence de la nouvelle chanson française, et que l’effet de surprise et l’émerveillement n’est pas là pour me sortir dans cet anti esprit cocardier. Alors que nous rentrons dans la phase de conception notre prochaine compilation j’ai écouté le EP Opéra dans son entièreté, avec la sensation quand même d’arriver après la fête, l’EP datant de la période post Barnier pré Bayrou, ayant au préalable relu et réécouter les papiers de notre indispensable Albertine sur ce David Lafore injustement snobé par votre serviteur, car quel EP !

Comment passer sous silence ces cinq titres comme autant de gestes Auguste quand on considère la chanson comme un artisanat d’art. Déjà Opéra, quel étrange titre, quoique la grandiloquence des acteurs lyriques est ici remplacée par celle du savoir faire pop dans toutes ces ramifications, de David. Vous pourrez écouter un rap débridé et rééxpliqué (Soleil Bombé) par une sorte de Matthieu Boogaerts rebondissant et espiegle avec un sigmatisme interdental légé et charmant, croiser le fantôme de Mark E Smith avec son venin (Opéra) comme arme létal renvoyant definitivement à ses études l’illusioniste Eddy de Pretto, tombé à la renverse pendant cette Cavalcade terriblement electrisante rejoignant en cela la folie du desespoir d’Alan Sparhawk, ou se prendre à rêver d’être en train d’écouter la meilleure chansons pop de l’année avant de réaliser que ce n’est pas un rêve, et qu’à cette instant l’oiseau Passerotto va rentrer dans mon panthéon qui s’il n’est pas grillagé, n’est pas ouvert au quatre vents pour ne rien perdre. C’est au moment de nous quitter qu’il se fait plus direct pour un départ avec ce lyrisme charmant et sautillant comme si le Katerine de l’éducation anglaise avait était produit par David Byrne.

Bloqué que j’étais non loin de cette une des Inrockuptiles qui parlait de cette chanson dont nous n’aurons plus honte (ils pouvaient être cons les Inrocks, même avant Pigasse), j’ai quand même continué à découvrir la chanson d’ici avec bonheur, mais loin du niveau de celui ressenti avec Opéra. Une bonne claque dans ta face Gdo.




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