29 septembre 2025 / Huitième EP pour le petit prince du glitch vintage futuriste, Alexis Lumière, dont le passage cet été au festival Astropolis aura été particulièrement remarqué (oui, mes oreilles pointent jusqu’à Brest) : condensé d’électro 16 bits euphorisante et néanmoins mélancolique, le punchy Adventurism. Chapter One – featuring Forever Pavot aux claviers – nous replonge dans des nineties pas si lointaines (le monde existait avant la Gen Z, qui gagnerait à sortir le nez de son nombril), où les pixels colorés se pavanaient de scrolling horizontal en plateformes inatteignables, la faute à des développeurs maniaques qui en oubliaient le joueur : terminer un jeu vidéo était très rare, quand ça arrivait, c’était la fête (et un écran final assez frustrant, vous avez sauvé la princesse ou l’univers, bip bip, bravo, ciao). Ceci dit, il y avait dans les instrumentaux composées par Chris Huelsbeck (Turrican), David Whittaker (Shadow Of The Beast) et Noriyuki Iwadare (Grandia) un gimmick mélodique d’une efficacité redoutable : le passage du majeur au mineur et vice-versa. C’est ainsi qu’Alexis, héritier de cette époque bénie, oscille entre héroïsme joyeux (Leave everything and... go !) et crépuscule réflexif (Adventurism. Chapter Two), invitant au passage Stacy Rougemonde (Attention le Tapis prend Feu) sur une bête de synthpop acidulée (Cœur Codé – à mettre en relief avec le Allo, Allo, Monsieur l’Ordinateur de Dorothée) : hyperpop is the new pop. Cerise sur le gâteau, le conclusif Game Is Never Over, sur lequel la basse slappée de Manon David et les scratchs du beatmaker Ugly Mac Beer enluminent un hip-hop funky à la raideur toute robotique. Peter Crouch kiffe.